lundi 23 mai 2022

Les fossoyeurs de Victor Castanet





Journaliste et citoyen , je n'ai aucune difficulté avec le fait que de grands groupes privés gagne de l'argent dans un secteur comme celui de la prise en charge de la dépendance . Ce livre vise à mettre en lumière les pratiques douteuses d'une entreprise devenue trente ans après sa création le numéro un mondial du secteur des Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes ) et des cliniques . Un groupe qui gère aujourd'hui plus de 110 000 lits répartis dans plus de 110 établissements , sur 23 pays et trois continents. Une société qui ambitionne à court terme , de faire son entrée dans le CAC 40 : ORPEA . Il s'agit également de pointer les responsabilités du système de santé français et tout particulièrement des autorités de contrôle, en premier lieu des agences régionales de santé (ARS) qui à bien des égards , ont failli à leurs missions premières : s'assurer de la bonne utilisation de l'argent public et surtout protéger nos aînées . Cette enquête s'appuie sur ces entretiens , dont plus de 200 ont été enregistrés, et surtout un grand nombre de documents qui m'ont été transmis : les mails, des photos, des vidéos, des enregistrements, des documents médicaux, des documents comptables interne au groupe, des comptes d'emplois, des conventions tripartites, des décisions de justices, des rapports de l'inspection du travail ou des comptes rendus du contrôle de conseil départementaux . Si ce récit prend appui sur un établissement Les Bords de Seine situé à Neuilly sur Seine (Haut de Seine) mon enquête m'a conduit à couvrir une part non négligeable du territoire français. Je me suis rendu à Paris , dans les Hauts- de- Seine , le Finistère, la Vienne, L'Yonne, L'Hérault ; la Sarthe, La Loire-Atlantique, le Lot et Garonne , L'Aisne , la Marne , la Gironde, les Bouches du Rhône , le Vaucluse, le Tarn et Garonne , les Vosges en Corse et également au Luxembourg . Cette enquête , que j'ai mené pendant de long mois par temps calme, a été percutée au printemps 2020 par la crise du Covid-19 . Sûrement y a -t-elle alors trouvé un sens supplémentaire. Durant cette pandémie, qui a causé plusieurs dizaines de milliers de morts en Ehpad , les faiblesses du système de santé français et l'opacité de certains grands groupes privés ont éclaté au grand jour. Malheureusement, ces failles étaient présentes depuis bien trop longtemps et laissaient entrevoir un tel drame. Saida Boulahyane presse le pas, il est 7H15 et, dans quelques minutes, elle commencera sa première journée de travail pour le groupe ORPEA . Depuis près de dix ans elle est auxiliaire de vie et elle a tout connu: Les Ehpad vétustes et souffreteux de banlieue parisienne à 1.800 euros par mois , les milieux de gamme à 2.500 euros , de bien meilleure tenue les premium à 4.000 euros , ou l'on prends soin des apparences. Mais lorsqu'elle se retrouve face à cet imposant bâtiment de sept étages aux larges balcons, colonnades et palmiers d'accueil , elle a le sentiment de passer dans une autre catégorie. Au delà de l'image les Bords de Seine  comme tous les établissements au groupe doivent rapporter de l'argent. Les tarifs des chambres comptent parmi les plus élevés de l'hexagone . Au Bords de Seine , la chambre d'entrée de gamme , d'une vingtaine de mètre carrés coûte près de 6.500 euros par mois et les tarifs grimpent jusqu'à 12.000 euros pour la grande suite avec salle de bains et dressing 380 euros par jour et par personne, soit six fois le tarif moyen d'un Ehpad . Pourtant à ce prix là tout n'est pas compris , il faut encore payer l'accès Internet ( 25 euros par mois) les appels téléphoniques (0,15 centimes l'unité, l'entretien de votre linge, le coiffeur ou encore la pédicure. Seule les grandes fortunes françaises et internationales foulent ces moquettes épaisses .Les plus célèbres Mme Cartier , une excentrique  princesse ,Françoise Dorin , femme de lettres et d'esprit, amoureuse éperdue de Jean Piat ,on y retrouve aussi d'anciens journalistes, d'ex haut fonctionnaires ou des proches de membres éminents de la politique française . Mais en ce milieu de juin 2016, lorsque Saida Boulahyane foule pour la première fois ce tapis rouge , aucune personnalité ne se profilent à l'horizon , lorsqu'elle arrive au quatrième étage , ou l'aide soignante de nuit l'attends pour la relève ; au niveau  quatre les portes s'ouvrent  sur un autre monde ; en un instant le paradis s'est transformé en enfer; " je n'avais  rien vu de tel; j'ai 54 ans , de l'expérience dans de nombreux groupes Laurent Garcia , cadre infirmier confirme aussi les mois terribles qu'il à passés aux Bords de Seine , il m'alerte sur de nombreux cas de maltraitance , une gestion du personnel alarmante , des protocoles médicaux non respectés, des économies de bout de ficelle à tous les étages, le tout piloté par une direction cynique , en sa qualité de cadre infirmier , c'est lui qui évaluait les besoins en protections (couches) , en pansements , petit matériel médical, compléments alimentaires, gants de toilettes ...Mais ce n'était pas lui qui décidait : Bien sûr que je me battais pour mes soignants et les résidents, le combat était perdu d'avance, glisse t-'il désolé ; je n'avais droit qu'à une commande par mois et la plupart du temps elle était validée par le directeur d'exploitation puis revue à la baisse par la directrice coordinatrice qui écoutait sûrement les consignes du directeur de la division Iles de France rien ne passait s'en sa validation ; on n'avait aucun stock ; et on ne pouvais commander que le 25 du mois ,alors presque chaque mois , la dernière ou la première du mois suivant on se retrouvais en pénurie de couches .Il y avait alors toutes les aides soignantes qui accouraient dans mon bureau pour se plaindre, je comprenais leur colère , que pouvais je leur dire ? Je me rendais au septième étage du  bâtiment pour s'expliquer avec la directrice coordinatrice qui était dans sa tour d'argent et je poussais une gueulante , c'est d'ailleurs pour ça que l'on ma remercié à la fin ; elle me demandais de me calmer et ne faisait rien .Saida Boulahyane  me détaille les conséquences de ce rationnement ; une toilette était prévue le matin et une autre à 14 heures , puis il fallait attendre le soir , si l'un de ses protégés faisaient sur lui l'après-midi, elle était contrainte de le laisser dans ses excréments pendant plusieurs heures  peu importe l'odeur, les conséquences sur sa santé et son bien être, elle évoque ainsi un pensionnaire atteint du trouble de comportement  et d'excès de violence en train de tapisser les murs de sa couche pleine ivre de rage et de désespoir, elle raconte s'être retrouvée une fois à nouer des serviettes de bains à plusieurs pensionnaires, en guise de couches faute de mieux, la pénurie était si fréquente que des familles avaient décider d'acheter elle même les protections de leurs parents alors qu'elles versaient plus de 10 000 euros par mois, comment expliquer qu'un groupe international comme ORPEA rogne sur ce qui est pourtant la base du bien être d'une personne âgée les protections urinaires ! Si je disais quelques chose , j'avais l'impression d'être l'emmerdeuse du service; même l'alimentation était rationnée, au petit déjeuner deux biscottes s'ils en voulaient une troisième, ce n'était pas possible , c'est arrivé souvent qu'on n'avait pas de lait le matin ou pas de confiture. J'ai interrogé par la suite trois aides soignantes , dont une déléguée du personnel, un infirmier  qui ont travaillés aux  Bords de Seine à différentes périodes et à différents étages tous ont décrit la même situation. En parallèle des pénuries de matériels , l'autre difficulté majeure à laquelle étaient confrontés ces auxiliaires de vie et ces soignants, c'est le manque de personnels. Lorsque je demande à Saida Boulahyane combien de personnes travaillaient avec elle dans l'unité protégée du quatrième étage , habitée par quatorze résidents aux pathologies complexes et aux comportements instables , sa réponse est édifiante: je n'ose même pas en parler me dit-elle après un long silence, elle confie " nous étions deux en général , mais il m'est arrivée souvent de me retrouver toute seule du matin au soir 7h30 à 19h30 pour les gérer, les changer , les faire manger et ça plus d'une fois . Laurent Garcia  prends le relais  " c'est qu'on me demandait de ne pas remplacer les absences, ça les arrangeait bien qu'il y ait des absents, çà leur permettait d'économiser . Il faut savoir qu'un tiers de ces postes d'auxiliaires de vie et la totalité des postes d'aides soignants ne sont pas payés par les établissements, mais par les dotations publiques. Plusieurs familles dans les années 2016 et 2017 se plaignaient des repas rationnés , parle d'un personnel stressé , de pertes de vêtements, de disparition d'objets, souligne le temps anormalement long aux appels des malades, de soins d'hygiène, des difficultés dans l'administrations des médicaments, des bijoux volés. Madame Rousselle qui a mis sa mère à ORPEA grâce à ses visites répétées, commence à se rendre compte que quelques chose déraille plusieurs fois elle se retrouve face à des pensionnaires abandonnés dans un salon , un couloir , qui appellent à l'aide , au deuxième étage , celui de sa maman il n'y a la plupart du temps qu'une seule  personne pour aider une bonne vingtaine de résidents à manger , cela entraineraient de graves problèmes de dénutrition à la résidence Neuilly sur Seine . Combien de fois les soignantes découvrirent à l'heure de prendre leur service les plateaux-repas du soir pas même entamés , abandonnés çà et là dans le réfectoire par une auxiliaire de vie dépassée. Je vais être informé pour mon enquête de dysfonctionnements plus préoccupants encore qui a lieu à la résidence des Bords de Seine , des affaires qui dépassent le cadre de la maltraitance et ou il est question de vie et de mort , de fin de vie , de souffrances et de silence. Hélène a été immédiatement saisie par la désorganisation de la résidence haut de gamme: le premier jour ou je suis arrivée, on était en 2014, il y avait une grand-mère qui avait été oubliée pendant 48 heures dans sa chambre, ils l'avaient complètement zappée ,elle n'avait ni bouffée ni rien , et le jour suivant il y avait une dame qui avait chuté qui se retrouvait avec plein d'ecchymoses et personne n'avait été informé, ni le médecin coordinateur, ni la famille c'était inacceptable . Mme Bourgat  avait perdu en autonomie et semblait atteinte surtout moralement , pour autant sa situation était comparable à bien d'autres pensionnaires se retrouvant de manière inéluctable à vivre cet état de dégradation ; sa carte vitale avait été confié ainsi qu'une ordonnance à l'agent d'entretien de l'établissement à qui on avait donné pour mission d'aller chercher les traitements; branle bas de combat, Hélène informe immédiatement le directeur de l'établissement; la réponse ne se fait pas attendre , mais ce n'est pas celle à laquelle l'équipe soignante s'attendait ,ce n'est pas le responsable impliquée qui est mis sur la touche mais Hélène , la cadre infirmier serait privée d'une partie de ses accès soins médical  Net Soins ; plusieurs infirmières auraient refusées d'administrer les différents traitements mais elles auraient subi une telle pression qu'elles avaient été contraintes de se soumettre et de procéder aux injections, une chose est certaine , 48 heures plus tard Mme Bougat est déclarée morte . Son fils , encore traumatisé par le départ de sa mère m'affirmera qu'il n'avait jamais été mis au courant de la mise en place de cette procédure extrême et n'avoir jamais formulé le moindre accord . M. Azzoui, Laurent Garcia , et M.Bouchara  ne resteront pas longtemps  en poste aux Bords de Seine ces directeurs cadre infirmier donnerons leur démission ou serons licencié en moins d'un an de prise de service ainsi va la vie aux Bords de Seine . Lorsque l'on me parle pour la première fois de l'affaire Françoise Dorin il me faut avouer que je ne connaissais pas le parcours de cette femme, son histoire d'amour avec Jean Piat débuta quarante cinq ans avant son entrée aux Bords de Seine il venait de quitter la comédie française et elle lui offrit son premier rôle de boulevard  dans une pièce au nom prédestiné "le Tournant" ils ne se quittent plus ; l'animatrice Catherine Ceylac, lors d'un hommage à Jean Piat ,en septembre 2018 eut ces jolis mots " Le théâtre était l'affaire de leur vie ; elle écrivait , il jouait " . " Si vous voulez vous débarrasser des gens que vous aimez à moindre frais , il y a une place de libre désormais au 2èime étage à gauche en sortant de l'ascenseur " ( Avis laissé en avril 2018 sur Google par Thomas Hitsinkidès  l'un de ses petit fils ) Une aide soignante qui passe chaque jour faire la toilette de Françoise Dorin remarque deux semaines après son admission, l'apparition de rougeurs  et le signale à Amandine qui préconise l'installation d'un matelas anti-escarre , l'information sera transmisse à la cadre infirmière , malheureusement la résidence des Bords de Seine ne possède pas de matelas de ce type en stock, quarante huit plus tard , Françoise Dorin peut enfin allonger, son corps meurtri sur un matelas adapté , elle vas hélas être victime d'une double défaillance , le lendemain de la mise en place , l'infirmier se rends compte que le matelas livré est défectueux "ça bipait dans tout les sens !" le matelas n'avait pas gonflé pourtant un matelas anti-escarre ça met vingt minutes à gonfler , on a couru dans la chambre voisine qui était vide où on a pris un matelas classique. Les jours passent et Mme Dorin ne se sent pas bien à partir de là  elle n'a plus voulu s'alimenter , en parallèle , l'état de son escarre , qui se situe au niveau du sacrum se détériore d'heure en heure la plaie devient de plus en plus profonde , pourtant durant plus de dix jours personne ne prendra la peine d'informer la famille ; malheureusement l'escarre ne se résorbe pas et face à cette situation qui empire ,une réunion d'organisation finit par être organisé , le 24 novembre en présence du directeur adjoint et de la psychologue afin que sa fille soit mise au courant ; la cadre infirmier à minimiser les choses et s'est montrée rassurante envers sa fille à cet instant le médecin coordinateur de l'établissement n'avait toujours pas été prévenu , pas plus que le médecin traitant . Les jours passent et le mal devient de plus en plus profond , le 27 décembre Mme Dorin est envoyé à l'Hôpital Beaujon pour valider la pause d'un pansement VAC un dispositif qui aspire les impuretés d'une plaie pendant plus d'une heure sa fille assiste au rendez-vous , ce qu'elle découvre ce matin là , la marquera à vie ; l'infirmière de l'Hôpital soulève le drap , et là je vois un trou béant , au niveau du sacrum plus gros que mon poing , même l'infirmière  aura un moment de recul se dit choquée de l'état de la patiente et invite sa fille à prendre une photo pour conserver une preuve . Sylvie demande en urgence à parler au médecin coordinateur ORPEA , ce dernier ce serait excuser d'emblée  reconnaissant qu'il y a eu des erreurs commises , qu'il n'avait été prévenu que le 12 décembre un mois après l'apparition de l'escarre. Il ne reste que deux semaines à vivre à Françoise Dorin , ce seront quinze jours de souffrances terribles , Mme Dorin ne criait pas, elle m'agrippait le bras à chaque soins au point presque de m'arracher la peau, je voyais dans ces yeux affolés à quel point elle souffrait , elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Le 12 janvier , elle décède après des semaines de souffrances indicibles , à l'âge de 84 ans , sans  un bruit . Malheureusement deux autres résidentes des Bords de Seine ont vécu les mêmes souffrances , le développement d'une escarre jusqu'au stade 4. Les dirigeants de l'histoire d' ORPEA sont peu connu du grand public, son fondateur docteur Jean-Claude Marian, un neuropsychiatre de formation est un homme peu avenant , austère , toujours impeccable dans son costume gris ,il est économe en mots et a le sourire rare . Les témoins du premier cercle évoquent surtout une pingrerie légendaire et un intérêt limité et tardif pour les questions de qualités . Marian adorait raconter sa légende , il avait récupéré une maison de retraite totalement vide , le gros œuvre avait été payés par la mairie, mais lorsqu'il reçu les premières demande de prises en charges , il n'y avait aucun meubles , rien qui ne pouvait assurer la vie quotidienne normale d'un Ehpad , il est allé chez Ikea et je dirai presque que c'était de la cavalerie, mais il n'a pas acheter 100 lits et le mobilier adéquat pour équiper sa maison de retraite ; il a n' acheter seulement 2lits pour accueillir ses deux premiers pensionnaires er avec les revenus issus il a acheter 2 autres lits ainsi de suite jusqu'à arriver aujourd'hui à des dizaines de millions de lits ; c'est du Marian tout craché, il se vantait d'avoir fait un investissement minimum, et l'élément chef, l'ADN,  ORPEA il est vraiment là : réussir à organiser la prise en charge de personnes âgées dépendantes dans le contexte budgétaire le plus restreint possible , lorsque vous avez compris çà , vous avez compris ORPEA ! Cette éthique de l'efficacité au détriment de l'humain s'affine au milieu des années 1990 ; Jean-Claude  Marian s'était associé à un certain Pierre Maillard ils se sont rencontrés dans le courant des années 80 , Jean-Claude Marian avait alors une société spécialisée dans la conception d'établissements de santé , et Pierre Maillard  découvrit le travail de gestionnaire d' Ehpad , ils décidèrent de mettre en commun leurs compétences , et se répartirent les rôles à Maillard le Lyonnais rigoureusement respecté , la gestion opérationnelle des établissements ; à Marian le Parisien visionnaire, la direction stratégique , le travail de développement et la conception des futurs projets immobiliers. durant une petite dizaine d'années le duo Marian , Maillard vas fonctionner à merveille , le nombre d'établissements augmentent mois après mois , et Maillard parvient à imposer une discipline budgétaire tout en laissant de la liberté à ses directrices (à l'époque , ce ne sont que des femmes) Petit à petit les visions des deux hommes divergent, Marian poussé par les banques, cherche toujours plus de rentabilité. Il entends reprendre en main le management de ces établissements et mandate un temps une société de consultants, Euro force , pour optimiser les profits ;les directrices commencent à perdre en autonomie; on leur impose des coupes dans le personnel et de nouvelles techniques de remplissage . Pierre Maillard de moins en moins en accord avec les consignes du siège quitte le navire. Ce nouvel ORPEA , deux hommes vont en être les grands artisans ; il y a d'abord Yves le Masne , bras droit de Marian, il ne prévoit jamais que sa marge puisse reculer ; Yves le Masne  sait donner aux investisseurs ce qu'ils attendent : de la stabilité, de la rigueur et de la croissance . Yves le Masne devenu directeur administratif et financier, passe à l'action, en bon contrôleur de gestion , il veut avoir sous la main , en permanence quasi instantané tous les chiffres chefs de ses établissements , des masses de données se mettent à affluer au siège. Mais il manque pour compléter le trio gagnant , Jean-Claude Brdent , il a le sourire carnassier des personnalités dominatrices , Jean-Claude Marian le nomme directeur d'exploitation d' ORPEA  et il ne laissera rien passer , quand la réforme des 35 heures est passée dans les années 90 Martine Aubry ministre des affaires sociales dans le gouvernement Jospin , les entreprises pour profiter des aides de l'Etat qui accompagnaient la réforme ne devais pas avoir licencié Brdent  donna la consigne de "pousser à la sortie " en moyenne deux employés par résidence sans passer par une procédure de licenciement pour obtenir des aides sans augmenter sa masse salariale ( cette réforme était de lutter contre le chômage) Le système ORPEA va alors prendre de l'ampleur les nombreuses techniques employées par le groupe visant à profiter de l'argent public via quatre biais différents : 1 En dépassant le nombres de lits dans des conditions obscures 2 En réduisant le nombres de postes de soignants et de médecins , pourtant règlementaires; 3 En maximisant le coût de chaque patient pour l'Assurance  Maladie et les Mutuelles : 4 En instaurant des remises de fin d'année ( RFA) sur l'ensemble des produits médicaux payé par l'argent public . Pour un  Ehpad de 100 résidents , le forfait " Soins" est d'environs 70 0000 euros; si votre établissement ne dépense que 60 0000 euros les 15% de RFA s'appliqueront sur cette somme ; et votre siège  ne recevra que 9000 euros de RFA au lieu des 10 500 envisagés . L'autre effet pervers  des RFA c'est donc d'inciter les gestionnaires d' Ehpad  à dépenser le maximum d'argent public , à utiliser toute leurs dotations "Soins" indépendamment des besoins de l'établissement . Le groupe Bastide offre donc la possibilité à des clients de mettre en place des RFA pour qu'ils puissent aussi profiter indirectement de l'argent public , et il leur promet de vider leur forfait "Soins" en acceptant toutes les commandes possibles et (in) imaginable en fin d'année . Ce système ORPEA le mettra aussi en place pour les intervenants  comme les coiffeurs dont le système s'est retrouvé à demandé d'une coupe classique  à 30 euros est passé à 50 euros ; pour les kinésithérapeutes le groupe à exiger qu'ils paient eux aussi une redevance de 10% minimum estimant qu'ils leurs faisaient bénéficier d'une clientèle et que cela avait un prix et le troisième intervenant extérieur dans les  Ehpad est le plus important , il s'agit du laboratoire  de biologie médicale au fil des années ORPEA s'est mis en tête que ses pensionnaires lui appartenaient et qu'il n'étaient pas normal que d'autres en profitent gratuitement . Si des laboratoires voulaient prélever des pensionnaires il faudrait désormais payer , ainsi en 2014 le service achat du groupe à décider de lancer des appels d'offres partout en France pour mettre en place des partenariats avec des laboratoires prêts à payer . Autres méthodes pour remplir les établissements pour toucher le maximum d'argent prendre 20% de personnes handicapées mentales ou physiques dans ces dérives inappropriées à la prise en charge dans un Ehpad ,il y a eu notamment des drames , tels que des agressions envers des résidents atteints d' Alzheimer ayant entraîner des décès suite à des violences physiques sur des personnes vulnérables.  L'autre point essentiel qui rend ce secteur si profitable pour les groupes privé, c'est que cet agrément est totalement gratuit ; l'Etat ne leur demande rien en échange alors même que cette autorisation leur rapporte beaucoup d'argent . Toujours est-il que ni ORPEA , ni KORIAN , ni DOMAST  ni aucun groupes privés n' a jamais payer le moindre centimes à l' Etat en contre partie de centaines d'autorisations d'exploitations qui leur ont été accordées , et ce malgré les milliards qu'ils engrangent chaque année. Aucun des ministres de la Santé qui se sont succédé depuis ls années 90 n'a jamais pensé à remettre en cause ce système ; soit en décidant de le libéraliser totalement , soit en mettent en place une redevance en échange de l'octroi de ces agréments ; c'est le cas de Jean-François Vitoux aujourd'hui à la tête du groupe associatif Arpavie après avoir taclé ses principaux concurrents toujours prompts à se plaindre du montants des subventions qui leurs sont accordées  " il est trop facile , certains qui en font profession depuis plus de vingt ans , de réclamer plus d'argent public " aucune réaction de la part du ministre de la santé à l'époque Agnès Buzyn . Depuis trente ans des jeux d'influences , des affaires de délits initiés à la corruption , des pots de vin , ou encore une  main mise du milieu politique . Durant les années Sarkozy, Mme Bachelot a été nommée ministre de la Santé et des Sports ,mais ce que l'on ne sait pas forcément , c'est qu'elle ne s'occupait pas des questions liées aux grand âge, à la dépendance , aux maisons de retraite , tout un pan de santé lui avait été refusée , ce qui l'avait mise à l'époque hors d'elle . " On m'avait dit : Vous n'avez pas le médicaux social , ça reste chez Xavier Bertrand qui alors était ministre du travail " Je trouvais çà stupide parce que l'on me demandait dans le même temps une réforme la loi " Hôpital " (patient , santé et territoire de 2009 qui à pour but de décloisonner le système santé , et on ne me donnait pas toutes les clefs pour le faire" elle décida d'en parler au premier ministre François Fillon qui ne voulut rien entendre . Si le groupe ORPEA à officiellement sa première maison de retraite en Charente-Maritime en 1989 son premier gros coup , qui va véritablement le faire changer de catégorie s'est déroulé dans l' Aisne au début des années 90 le groupe ne possèdent qu'une dizaines d'établissements dans toute la France ; va obtenir en quelques mois , la gestion de sept Ehpad dans le département d'élection de Xavier Bertrand : à Saint-Quentin, Soissons, Fère-en Tardenois, Château-Thierry, Beaurevoir, Hirson et Tergnier ; sept Ehpad coup sur coup , dont une bonne partie à été financer par un office HLM , pour le groupe s'était une affaire en or.  Au  début de la crise au Covid 19 qui allait être particulièrement meurtrière pour les pensionnaires d' Ehpad ( plus de 30 000 morts ) selon les données publiques de Santé France , le groupe à  beau répéter qu'il avait tout mis en œuvre pour lutter contre la pandémie , les délégués syndicaux se sont plaints , d'un manque important de masques FFP2, de tabliers jetables et de surblouses dans plusieurs  Ehpad ORPEA, notamment aux Terrasses de Mozart à Paris à la résidence Klarène située en Seine et Marne ou encore aux Bords de Seine la luxueuse résidence de Neuilly sur Seine . En pleine tempête du Covid 19 deux des trois principaux dirigeant ont choisit brutalement de quitter le navire ORPEA . Le premier à avoir franchit le cap est le fondateur du groupe Jean-Claude Marian à vendu le 21 janvier 2021 la totalité du solde de ses actions soit 6,3% du groupe et empoché par la même occasion de quoi mettre sa famille à l'abri pendant plusieurs siècles : 456 millions d'euros ! Quelques mois plus tard c'est le numéro deux du groupe l'incontournable Jean-Claude Brdent qui décide d'emboîter le pas au fondateur après avoir travailler plus de vingt trois ans dans le groupe ; M.Brdenk s'est fait élire en mai 2020 vice-président du Synerpa , le premier syndicat des maisons de retraites privées; il pourra donc continuer à influer sur le secteur de la dépendance et à collaborer avec le groupe ORPEA. Le Défenseur des droits privés présidés à l'époque par Jacques Toubon , à quelques mois plus tard remis un rapport accablant sur la gestion des Bords de Seine soulignant un grand nombre de manquements ; il conduit notamment que plusieurs résidents " Ont fait l'objet d'atteintes à leurs droits fondamentaux en raison de leur perte d'autonomie et ont subi des agissements ayant pour effet de porter atteinte à leur dignité et de créer un environnement hostile, dégradant et humiliant ce qui caractérise l'existence d'une discrimination ... Peu importe la dureté de la condamnation , chaque fois que je pense à ces hommes et à ces femmes dont la fin de vie à été  si inutilement douloureuse, de ces économies réalisées sur le dos des pensionnaires, notamment via le système des RFA, auraient permis à ORPEA d'organiser chaque années des séminaires hors de prix où le champagne coulait à flots et où l'on s'assurait de la docilité de centaines de directeurs d'ORPEA en leur offrant les plus grandes stars du moment . Comment a-t-on pu laisser faire cela ? Qui est responsable ? Nous tous d'une certaine manière pour avoir trop longtemps détourné le regard , mais au-delà de cette responsabilité collective , c'est l'appareil étatique , le Système Santé Français qui doit être questionné et remis en cause . Les agences régionales de santé , censées être les garantes de l'uniformatisation de la qualité des soins sur tout le territoire ont failli ; elles ont échouer à s'assurer que l'argent public dont elles étaient responsables étaient utilisés à bon escient. Elles ont échoué à garantir le bien être de nos aînés placé en maison de retraite . L'Etat à tout simplement pas fait le poids face à un grand groupe privé comme ORPEA ; ses agents  ses inspecteurs n'ont eu ni les moyens suffisants , ni les compétences nécessaires pour réaliser des contrôles efficaces des grands gestionnaires d' Ehpad ; ils ont été aveuglés pendant des décennies par des groupes tout à fait conscients de leurs supériorité. Alors que je mets un terme à cette enquête qui m'a tenu en haleine pendant près de trois ans j'ai été le porte voix de centaines de personnes qui ne supportaient plus de voir ce modèle destructeur prospérer. Des auxiliaires de vie , des aides soignants, des infirmiers, des cadres de santé, des directeurs d' Ehpad , des familles de pensionnaires, des apporteurs d'affaires, des salariés du siège, des élus du personnel, des dirigeants de grands groupes privés, des fonctionnaires de l'Etat et d'anciens ministre de la Santé.