lundi 29 février 2016

Mon enfance sauvage de Djalla-Maria Longa






Lala est le diminutif de mon prénom, je m'appelle Djalla-Maria, enfant j'étais un vrai garçon manqué, les cheveux coupés court, et une voix imposante et grave qui étonnait tout le monde, je ne jouais ni à la poupée, ni à la dînette , on me retrouvais toujours en compagnie des garçons où perchée sur un arbre, à me balancer comme un singe à plus de dix mètres de hauteur, j'aimais prendre des risques, mais je passais aussi beaucoup de temps à réfléchir; déjà du haut de mes huit ans, je me demandais pourquoi nous vivions pas comme les autres. Nous sommes une famille de huit enfants, mes parents surtout ma mère Barbara est contre tout produits de consommation c'est sa philosophie de vie il n'y a ni eau courante,ni salle de bain, ni toilettes chez nous, mon père Patrice est un agriculteur ,ils ont acheter la maison des Figuets, la plupart des gens ne comprenaient pas la démarche du couple et pointaient plus particulièrement Barbara du doigt elle qui s'autorisait parfois un petit joint ils vivent de leurs produits poules, lapins, légumes du jardin, nous n'allions pas à l'école c'est mon père qui faisait les cours.J'avais tendance à parler tellement fort qu'on pouvait m'entendre à cent mètres , mes proches me disaient Lala arête de hurler! en fait j'étais sourde mais je ne le savais pas, le spécialiste qui m'a vu un jour me confirma que j'étais sourde à cent pour cent de l'oreille gauche, la droite fonctionnait parfaitement. J'étais maintenant presque une jeune femme, la voix soprano de ma mère me fit sursauter " Tiens Djalla  voilà quinze draps supplémentaire à laver ! me lança t'elle " J'en ai mare de passer mes journées à laver le linge de toute la famille, je sentis la colère monter en moi, c'en était trop, d'un coup je jette la brosse de toute mes forces et ne peux pas me retenir " Merde, merde , merde j'arrête tout . A partir de ce jour l'envie de quitter ma famille pour aller travailler en bas dans la vallée ne me quitte plus, je pris donc la décision de chercher du travail, mes parents voyant ma ma détermination prirent conscience et souhaitant mon bonheur demandèrent au boulanger de me prendre comme apprentie, j'étais ravie, j'allais aussi aller une semaine au collège , je fus surprise de voir autant de jeunes devant le CFA ; on me demanda d'où je venais de Massat, la classe entière éclata de rire et chacun y alla de sa moquerie , mais c'est le village où les plantes vertes poussent sur les toits! non ? il paraît qu'on fume des joints dès le berceau  là bas !Ah oui c'est le fameux village hippies ? Puis le métier de boulanger ne me faisait plus rêver je décidais donc d'arrêter et de passer le Bafa ,ce ne fus pas facile car j'avais des lacunes scolaires , mais je le réussis et j'obtins ma formation dans les Alpes , à partir de ce moment ma vie vas changer  le goût des voyages  me prit et je partit après la saison avec un collègue à Caracas une semaine non stop à travers le Venezuela, la Colombie, où l'armée nous fouillait à tout bout de champ j'avais quitter l'Ariège pour une folle aventure mais je découvrais des paysages magnifiques, tantôt désertiques, tantôt exubérants de végétation amazonienne, c'est là que je rencontre mon mari Sébastien   la vie nous a donné trois magnifiques trésors Sébastien a fini par adopter l'Ariège, après avoir occupés plusieurs postes à responsabilités dans l'animation, j'ai finalement décidé de consacrer plus de temps à nos enfants et à ma passion de l'écriture; nous avons également créer une petite affaire de location de VTT.

lundi 1 février 2016

Mémoires de Jean Gauthier



J'ai maintenant quatre vingt huit ans , âge auquel la mémoire , n'est pas au mieux de sa forme , si dans mon récit se glissent quelques inexactitudes chronologiques , elles ne concernent certainement que des 
événements  secondaires , tant je souviens bien des principaux. Mes parents se marièrent en 1916, durant la guerre,au cours d'une courte permission de mon père, mais moi j'attendis le 5 août 1920 pour naître. Mes grands parents paternels tenaient une petite épicerie à Estissac à vingt kilomètres de Troyes, c'est eux qui m'élevèrent; car mes parents tenaient une boucherie à Troyes et ils avaient énormément de travail .Je travaillais très bien à l'école, le directeur, Monsieur Cavalier vint trouver mes parents pour leur conseiller de transférer leur génie de fils au lycée, sans cette intervention, peut être aurais je fais des études de boucherie, je rêvais déjà de faire des études de médecine et plus précisément  de chirurgie . Mes parents ont toujours favorisés mes activités et mes fréquentations religieuses évidement baptême, première communion, confirmation , mais aussi catéchisme de persévérance, adhésion à une troupe de scoute catholique,et même vacances  chez un curé de campagne ; Monsieur l'abbé Florentin, curé de  Merrey sur Arce, curé intellectuel, très cultivé, recevait des enfants de la haute société parisienne pour essayer de leur inculquer le latin et pour améliorer leur français; chez lui je fis la connaissance du fils du consul de France à Lausanne et les deux fils de l'Ambassadeur de France au Japon qui devinrent pour moi de très bons amis au point d'être invité plusieurs fois à la table de l'Ambassadeur à Paris, il me fallut apprendre entre autre bonnes manières, à peler les fruits avec fourchettes et couteaux . Dés ma plus tendre enfance, j'avais déclaré que je serai médecin,j'étais fasciné par ce Monsieur bien habillé qui , périodiquement lors de ma rougeole ou de ma varicelle ou d'un simple rhume, venait me redonner la santé. Plus tard lorsque j'appris qu'il existait des médecins qui enlevaient le mal avec des petits couteaux et des petites pinces, j'affinais mon orientation " je serai chirurgien" . Je vais donc maintenant évoquer mon ascension jusqu'à ce noble métier et les obstacles que je dus surmonter à cause en particulier , de l'époque à laquelle elle se situait. Les études de médecine devaient en ce temps là être précédées par un certificat de physique, de chimie, de biologie( PCB) dont la préparation  demandait un an à la facultés des sciences à Paris elle avait lieu rue Cuvier près des jardins des plantes; je réussi mon examen, me voici donc le pied à l'étrier pour poursuivre les études de médecine, mais la guerre fut déclarée, et je dus m'inscrire à Dijon, je fus reçu en deuxième année, et dut m'inscrire à la fac de Lyon ;je trouvais deux internes l'un "médical" et l'autre "chirurgical" s'installe alors le rythme de mon emploi du temps, matinée à l'hôpital, après midi à la fac, deux conférences d'externat par semaine. Je fus reçu vingtième sur deux cent candidats admis en troisième année de médecine externe des hôpitaux de Lyon je fis la connaissance de ma femme élève infirmière qui me donnera deux enfants. J'obtins ma qualification de chirurgie  "ancien interne des hôpitaux de la région parisienne" associés au Docteur Goreki  dans la ville de Troye à proximité de ma famille, mais malheureusement une condition que je ne pouvais accepter , mon patron voulait exiger par contrat que nous rompions l'association dans le cas ou sa fille épouserait un chirurgien. Je me suis mis en quête d'annonce, j'épluchait tout ce qui pourrait être intéressant ; je tombais sur une annonce ainsi libellée" Petite ville industrielle du Sud Ouest cherche chirurgien" je me rendis sur place, il s'agissait d'une petite ville d'Ariège, située au pied de la montagne pyrénéenne, où toute la journée bruissaient des métiers à tisser, la région me plaisait, me voici donc à Lavelanet, je pris connaissance des locaux dont je pourrai disposer à l'hôpital, ils comprenaient une vingtaine de lits, dont cinq en " clinique ouverte". Ma clientèle devenaient de plus en plus importante, je drainais alors une grande partie de la clientèle de la haute Ariège et donc la nécessité d'avoir de locaux suffisants et adaptés pour satisfaire , je travaillais de plus en plus de jour et de nuit, lorsque se présenta une circonstance heureuse, le docteur Dhomps décida d'abandonner la médecine générale et de passer le diplôme d'anesthésiste réanimateur pour devenir mon anesthésiste particulier. Et voici donc mon activité encore suractivée, pour mieux la satisfaire, je suggérai à la municipalité et à la préfecture d'agrandir l'hôpital et de mieux en répartir les lits; jusqu'au jour où il me fut répondu " Faîtes plutôt une clinique" mais je n'avais pas les moyens de la réalisée . Je compris bien vite, qu'il me faudrait  littéralement quêter , quêter auprès de ma famille , quêter auprès de mes amis , quêter aussi auprès des industriels de la région . Je décidai de faire deux sociétés, une société civile immobilière pour la construction dans laquelle je ne serai pas gérant majoritaire , et une autre société à capital moins importante dont je serai gérant majoritaire . C'est ainsi que naquirent la C.E.S.P.O  ( Construction d'un établissement de soins du pays d'olmes ) au capital de 16 millions de Francs et la Soulano société d'exploitation au capital de 6 millions de francs . En novembre 1953 eut lieu l'inauguration de la clinique sa marraine fut une institutrice connue de la région pour ses travaux en langue occitanes, son mari directeur d'école et préhistorien chevronné, c'est lui qui m'a initié et guidé mes pas pour la visite des grottes des environs il s'agissait de Monsieur et Madame Tricoire,  c'est elle qui choisit de l'appeler La Soulano en raison de son exceptionnelle exposition, sise sue le soula du Plantaurel, au fil des années elle fut agrandit ,si bien que quatre ans après son inauguration des vingts lits initiaux, leur nombre avait été porté à cent quatre répartie sur trois étages. La Soulano était la seule clinique du seul département, elle intéressait les pouvoirs publics, à tel point que nous eûmes un jour la visite d'un Ministre de la Santé Mme Michèle Barzach. De la dizaine d'employés du début nous atteignirent  progressivement cent dix , j'étais évidement obligés de déléguer une partie de mes activités de direction, de gestion à deux jeunes femmes sur lesquelles je pus reporter toute ma confiance. J'acquis une propriété à Mirepoix nommée le Domaine de Bize , je venais de divorcer de ma première femme, en juillet 1960 j'épousais ma deuxième femme une jeune radiologue, mais elle se tua en voiture en 1966. Neuf ans plus tard , je me mariai avec Suzanne Baron divorcée et mère de deux garçons  elle travaillait à la clinique dans le service rapport avec les malades et le corps médical. Mon association avec le docteur Bocage fonctionnait correctement et se posa bientôt la nécessité d'un troisième associé  en  février 1977  le Docteur Faizon ancien interne des hôpitaux de Nice. Donc le Docteur Bocage se voua à l'orthopédie, le Docteur Faizon à la chirurgie digestive et moi je me réservai les autres spécialités chirurgie, gynécologie urinaire, et vasculaire. Nous laissons maintenant fonctionner la clinique avec ses trois chirurgiens, ses deux gynécologues obstrètriciens , ses trois  anesthésistes, ses deux radiologues, son ophtalmologiste, son otorhino ,ses quelques spécialistes médicaux et deux kinésithérapeutes . Les années passèrent , et à 65 ans et trois mois en octobre 1985 je pris ma retraite de chirurgien et trois plus tard celle de PDG de la clinique après l'avoir vendu à mes confrères successeurs.