samedi 25 novembre 2017

La tresse de Laetitia Colombani





Trois continents, trois vies de femmes qui ont soif de liberté. Dans le village de Badlapur en Inde, Smita est une Dalit, ici les gens comme elle ne vont pas à l'école, Gandhi les appelait les enfants de Dieu, hors caste ,hors système,. Tous les matins, c'est le même rituel, Smita s'éveille dans sa cahute, près des champs cultivés par les Jatts, elle lave son visage, et ses pieds avec l'eau rapportée la veille du puits, elle coiffe Lalita sa fille , embrasse Nagarajan son mari, puis elle prends son panier de jonc tressé, ce panier que sa mère portait avant elle, ce panier à l'odeur âcre , tenace, indélébile, qu'elle porte toute la journée comme une croix, un fardeau honteux. C'est son devoir, sa place dans le monde. Ce que fait Smita il n'y a pas de mots pour le décrire, elle
ramasse la merde des autres, à mains nues, des toilettes pour le pays le gouvernement l'avait pourtant promis. Smita entre dans les maisons par la porte arrière, elle reçoit en guise de salaire, des restes de nourritures, parfois de vieux vêtements, qu'on lui jette à même le sol. Smita à pris une décision, sa fille ira à l'école, elle refuse d'emmener Lalita en tournée, elle ne lui montrera pas les gestes des videurs de toilettes.
A Palerme , une jeune femme Giulia quitte à regret son lit, elle s'habille à la hâte avant de descendre à la cuisine où s'impatiente la mamma, ton père est parti,  c'est toi qui ouvre ce matin, elle saisit les clés de l'atelier et quitte rapidement la maison, elle parvient dans une impasse, c'est là qu'est installer l'atelier de son père, dans un ancien cinéma, dont il a racheté les murs il y a vingt ans, l'âge de Giulia. Elle a grandit là,  entre les cheveux à démêler, les mèches à laver, les commandes à expédier, voilà près d'un siècle que sa famille vit de la cascatura, cette coutume sicilienne ancestrale qui consiste à garder les cheveux qui tombent ou que l'on coupe pour en faire des postiches ou perruques, fondé en 1936 par l'arrière grand-père de Giulia, l'atelier Lanfredi est le dernier de ce type à Palerme. De mari , Giulia n'en cherche pas, elle ne fréquente ni les café, ni les boîtes de nuit, Giulia préfère le silence feutré de la biblioteca communale, elle s'y rends chaque jour à l'heure du déjeuner, lorsqu'elle revient à l'atelier cet après midi là ; un silence inhabituel règne dans la salle principale, à son entrée , tous les regards se tournent vers Giulia,  Cavamica lui dit, ta mère à appeler , il est arrivé quelques chose au Papa. Sarah, vit à Montréal, mère de famille, cadre supérieur, working gin, it girl, wonder woman, autant d'étiquettes, que les magazines féminins collent sur le dos des femmes qui lui ressemblent. Après le petit déjeuner,c'est une affaire qui roule, aussi vite, que la berline de Sarah pour déposer à l'école Simon et Ethan en primaire, Hammah au collège, Sarah prend la direction du Cabinet à huit heures vingt précisément elle gare sa voiture dans le parking devant le panneau portant son nom, Sarah Cohen, Johnson & Lockwood, cette plaque quelle contemple tout les matins avec fierté, désigne plus que l'emplacement de sa voiture, elle est un titre, un grade, sa place dans le monde, un accomplissement , le travail d'une vie, sa réussite, son territoire. Dans le hall le portier la salue, puis la standardiste, il n'y a pas grand monde, elle est souvent la première arrivée et la dernière partie, c'est à ce prix qu'on construit une carrière, le plafond elle la pulvérisé, fait explosé à grands coups d'heures supplémentaires, de weekend  passé à son bureau , de nuits à préparer ses plaidoiries. Sarah avait aussi construit un mur parfaitement hermétique entre sa vie professionnelle   et sa vie familiale. Lorsqu'elle se regardait dans le miroir , Sarah voyait une femme de quarante ans  à qui tout avait réussi , elle avait  trois beaux enfants, une maison bien tenu dans un quartier huppé, une carrière que beaucoup lui enviaient. Smita démêlent  ses cheveux,ils lui descendent jusqu'à la taille,elle ne les a jamais coupés, c'est la tradition, ici les femmes gardent longtemps leur cheveux de naissance parfois toute leur vie, elle divise la chevelure en trois mèches, qu'elle entrelace d'une main experte pour en faire une tresse. Son mari est parti tôt, comme à son habitude dès le lever du jour, il est chasseur de rats comme son père avant lui, il travaille dans les champs des Jatts, c'est une tradition ancestrale, un savoir faire , l'art d'attraper les rats à mains nues , les rongeurs mangent les récoltes, et fragilisent le sol en y creusant des galeries. Aujourd'hui Smita emmène sa fille à l'école, son père à parler au Brahman, elle lui fait sur le front le bindi, le troisième œil, comme on l'appelle ici il retient l'énergie et augmente la concentration, elle tapote doucement le vernis du bout de son doigt avant de le fixer avec de la poudre, elle mange peut-être du rat , mais elle saura lire se dit elle tandis qu'elle lui prend la main et l'entraîne vers la grande route. Giulia n'a pas le cœur à la fête elle se rends au chevet de son père, il a eu un accident pendant sa tournée , pour une raison inexpliquée sa vespa à quitter la route.Sarah vient de tomber, dans la salle du tribunal au milieu d'une plaidoirie ,elle s'est d'abord interrompue le souffle court, puis s'est effondrée  lorsqu'elle rouvre les yeux , un homme est penché sur elle,  vêtu d'un uniforme de pompier;  l'interne semble inquiet, sa tension est basse, et puis il y a cette pâleur; il lui suggère de se reposer, de prendre un congé, lever le pied, Sarah éclate de rire, on peut donc être médecin et avoir de l'humour : Lever le pied ? et comment? en vendant ces enfants sur E-Bay? en décidant qu'à partir  de ce soir on ne mange plus, en annonçant à ces clients qu'elle fait  grève au cabinet, elle gère des dossiers aux enjeux cruciaux, elle ne peut les déléguer. Sarah quitte l'hôpital contre l'avis de l'interne. Lalita est rentrée de l'école,muette, le regard dans le vide, Smita s'énerve parle, l'enfant se se recroqueville, Smita se mets à crier, furieuse, un doute terrible s'est emparée d'elle, elle entraîne l'enfant dans la cour,  et la déshabille, Smita tressaille, en découvrant le dos de l'enfant, il est zébré de marques rouges, des traces de coups, la peau est fendu par endroit, qui t-a fait çà ? qui ta frappé?;le maître dit la petite fille en baissant les yeux, il voulait que je balaie la classe, j'ai dit non. Lalita ne s'est pas laisser faire, à cette pensée Smita se sent fière de sa fille; cette enfant de six ans à peine plus haute qu'un tabouret à regarder Brahame dans les yeux et lui à dit non. Voilà huit jours que le père de Giulia est hospitalisé , elle se rends à la bibliothèque pour faire la lecture à son père, elle va rencontrer un inconnu qui lui demande conseil pour lire en italien, il l' a trouble Kamalgt Singh tel est son nom de religion Sikh, il a quitté le Cachemire à l'âge de vingt ans, il a obtenu le statut de réfugié et une carte de résident permanent, il a trouvé un travail de nuit dans une coopérative fabricant de l'huile d'olives, ce jour là Giulia reviendra à l'atelier avec deux heurs de retard. Sarah,  la bombe est lâchée , elle vient d'exploser là dans le cabinet de ce médecin, la taille d'une mandarine a t'il dit , Sarah à pourtant tout fait pour reculer cette échéance, ne pas s'avouer la douleur lancinante, la fatigue extrême,  dans le taxi qui la ramène au cabinet, elle dresse un état des lieux de la situation,  elle est une guerrière, elle va se battre. Partir, cette pensée  s'est imposée à Smita comme une injonction du ciel, il faut quitter le village; ma femme divague pense Nagarajan elle à encore passé une nuit agitée ; Smita se fait pressante, ils doivent partir à la ville, on raconte que là-bas il y a des places réservées pour les Dalits dans les écoles, et les universités, des places pour les gens comme eux. Soit se dit alors Smita, si tu ne veux pas venir je partirai s'en toi. Lorsque Giulia rentre dans le bureau de son père pour trouver un papier que lui réclame l'hôpital, le troisième tiroir est fermé à clé Giulia s'en étonne après de brève recherche elle finit par trouver la clé le tiroir s'ouvre enfin, il renferme une liasse de papiers Giulia s'en saisit  le sol, alors se dérobe sous ses pieds; quand elle annonce à sa mère et à ses sœurs que l'atelier est ruiné, Francesca s'est mise à pleurer, Adela n'a rien dit, la mamma passe des heures à pleurer, elle suggère à Giulia d'épouser Gino Battagliole un bon parti , amoureux de sa fille , il sauverait l'atelier, mais Giulia à un secret elle est amoureuse de Kamal et doit réfléchir à tout cela.Elle décide d'écrire une lettre de rupture à son amant, en lui expliquant la situation. C'est vers deux heurs du matin qu'un caillou est projeté à sa fenêtre, Kamal sa lettre à la main l'appelle, elle le rejoint, j'ai peut être la solution pour l'atelier , les hindous dans son pays donnent en offrandes  leurs cheveux aux divinités, ils sont ensuite ramassés et sont vendu sur les marchés, il faut aller les chercher là bas, importer c'est la seule façon de sauver l'atelier. Smita elle part cette nuit , elle l'a décidée, elle s'agenouille devant le petit autel consacré à Wishnou et prie pour implorer sa protection.Après un dernier regard à la cahute, à cette vie  qu'elle quitte sans  regret , Smita prend la main glacée de sa fille et s'élance dans la campagne obscure.Deux heures qu'elles attendent le car. Smita et sa fille sont happées par la foule, enfin la gare de Vanarasi paraît lorsque le train s'arrêtera , en gare de Tivupati elles en descendront et gagneront la   montagne sacrée pour rendre hommage à leur divinité. Elles retirent leurs sandales comme le veut la tradition en signe d'humilité pour entamer l'ascension des marches qui mènent aux portes du temple  3 600 marches,  environ 15 kilomètres sa fille est fatiguée, elles ont peu dormi dans le train, Smita et Lalita ont rejoint la queue des pèlerins devant l'entrée du temple, un enfant s'avance et leur tends des laddas, ces pâtisseries rondes préparées à base de fruits secs et de lait concentré; elles sont préparé à l'intérieur du temple par des achatas , ces prêtres de pères en fils. A l'intérieur les plus riches déposent des vivres et des fleurs, des bijoux d'or, de pierres précieuses, les plus pauvres offrent le seul bien qu'il possèdent , leurs cheveux. Leur tour est venu, le barbier fait signe à Smita d'avancer, tandis que les mèches tombent une à une à ses pieds, Smita ferme les yeux et prie , son crâne est lisse comme un œuf, elle se sent soudain incroyablement légère, c'est au tour de  Lalita, , le barbier jette un coup d’œil admiratif à la tresse de la fillette ils sont soyeux, épais . A la sortie du Kalianakata, la lumière les éblouit;elles paraissent plus jeunes ainsi , elles se tiennent par la main et se sourient, elles sont arrivées jusque là; le miracle s'est accompli, Smita le sait , Vishnou tiendra ses promesses. A Chenai ses cousins l'attendent, demain une nouvelle vie commence .Giulia revient chez elle la tête en feu Kamal dit vrai sur internet elle a vu que les cheveux indiens sont les meilleurs du monde , elle songe à Kamal et comprend soudain que cet homme, elle ne l'a pas rencontré par hasard, le ciel a entendu sa prière et l'a exaucée. Il est là le signe, le miracle qu'elle attendait.Sarah est là, devant la glace, elle regarde ses ongles abîmés, ses cheveux clairsemés; elle sent quelque chose vibrer , au plus profond d'elle même, elle ne vas pas disparaître, elle ne vas pas renoncer, une amazone voilà ce qu'elle est,  une guerrière,  une combattante. Sarah quitte la maison, c'est aujourd'hui, elle l'a décidée, elle passe la porte du salon, une femme élégante l'accueille, je vais vous montrer nos modèles, elle sort d'une boîte  une perruque auburn synthétique précise t-'elle fabriquée au Japon puis une deuxième artificielle de haute qualité, grand confort enfin une troisième en cheveux humains précise t'-elle  un produit rare et coûteux , des cheveux indiens, ils ont été traités, décolorées et teint en Italie en Sicile plus précisément puis fixés cheveux par cheveux 80 heures de travail pour 150000 cheveux environs, un produit rare, elle aide  Sarah à positionner la perruque  toujours d'avant en arrière; les cheveux n'opposent pas de résistances, ils se laissent dompter docilement, généreusement , ils épousent lentement l'ovale de son visage, ils s'abandonnent; Sarah les lisses, les caresses , les coiffent , Sarah contemple son reflet, ce qu'elle avait perdu ,il lui semble alors que cette chevelure le lui rend, sa force, sa dignité, sa volonté. En s'éloignant du salon Sarah pense à cette femme du bout du monde, en Inde , qui a donné ses cheveux, à ces ouvrières siciliennes qui les ont démêlés et traités, a celle qui les a assemblés. Elle se dit alors que l'univers travaille de concert à sa guérison. Elle songe à cette phrase du Talmud : " Celui qui sauve une vie sauve le monde entier." Elle est là pour longtemps encore. A cette pensée elle sourit. Je dédie mon travail à ces femmes, Liées par leurs cheveux, comme un grand filet d'âmes, à celles qui  aiment, enfantent, espèrent, tombent et se relèvent, milles fois; qui ploient mais ne succombent pas. Je connais leurs combats, je partage leurs larmes et leurs joies. Chacune d'elles est un peu moi.

dimanche 22 octobre 2017

Joe Dassin Les débordements de la mélancolie de Alain-Guy Aknin





Samel, jeune homme, garçon coiffeur envisage de quitter Odessa et l'Ukraine pour l'Amérique, après des semaines d'une navigation où ont alterné les périodes de gros temps et les accalmies, le voici à New-York , Samuel qui ne parle pas le moindre mot anglais se présente avec une certaine appréhension devant les services d'immigration; lorsqu'on lui demande comment il s'appelle , il croit bien faire en déclarant qu'il est un Odassien   avec un fort accent ukrainien , le fonctionnaire lui attribut le patronyme Dassin, voilà qui ne lui déplaît  pas, comme il énergique et économe , il peut louer une échoppe et exercer son métier de coiffeur; c'est là qui fait la connaissance de Berthe Vogel jeune juive polonaise immigrée comme lui et qu'il épouse, fondant avec elle une famille où naîtront cinq garçons et deux filles, le 18 décembre 1911, Berthe donne le jour à Jules , Moise Dassin ils habitent  Harlem où le gamin va grandir , il s'intéresse à la comédie, il monte quelques pièces, où il acquiert les rudiments de mise en scène, il épouse Béatrice Launer jeune violoniste, fille d'un juif autrichien immigré aux Etats Unis , elle a dix huit ans et lui vingt deux ; il rejoint l' ARTEF dont le nom signifie Atelier Théâtral des Travailleurs. Jules se met à écrire des sketchs  pour l'émission radiophonique de la chanteuse Kate Smith, et il monte une adaptation du "Manteau " de Nikolaï Gogol si remarquable que le producteur Martin Gabel lui confie la mise en scène de son nouveau spectacle à Broadway. Les Dassin habitent maintenant North Bronson Avenue. Hollywood s'intéresse à lui et la RKO lui signe un contrat d'assistant réalisateur, pour ^poursuivre sa carrière, il s'installe à Los Angeles juste après la naissance à New York , le 5 novembre 1938 de Joseph Ira Dassin. Joseph, auquel on a vite attribué le classique diminutif de JOE,qui joue dans le jardin de la maison familiale , tandis que son père est engagé pour sept ans pour les studios M.G.N ; sa sœur Richelle surnommée Ricky née en 1940 va le blesser en jouant aux fléchettes au-dessus de l’œil gauche JOE souffrira d'un strabisme surtout à l'âge adulte.Le Sénateur Joseph MC Carthy  à créer une commission sénatoriale des sympathies communiste et le nom de Jules Dassin apparaît sur la liste noire ,il  va lui être impossible de travailler en Amérique aussi décide t-il de s'exiler pour la France avec femme et enfants. Jules s'affaire à la recherche de films, tandis que Béatrice de plus en plus souvent doit s'absenter pour les concerts où elle accompagne notamment le célèbre violoncelliste Pablo Cazals et le temps est arrivé pour Joe et sa sœur de faire connaissance avec la pension. Jules reçoit un prix au festival de Cannes sous le soleil de la Croisette il fait la connaissance de Melina Mercouri une actrice grecque, il est âgé de quarante quatre ans elle en à trente cinq et la rencontre aura des répercussions décisives sur leurs deux existences . Béatrice reconnaît qu'elle et son mari étaient devenus presque comme frère et sœur. Joe à maintenant dix sept ans et à obtenu son bac avec la mention bien, pour ses études supérieure il a choisi l'université du Michigan pour faire plaisir à ses parents il fait médecine , il constate qu'il doit disséquer un corps humain et ça le révulse et il tombe dans les pommes, il se tourne alors vers l’ethnologie ; cela lui plaît  d'étudier les ressemblances et les différences entre les sociétés et les cultures; la France tout bien considéré  est le pays où il préfère vivre, il explore Paris et sort avec des copains fréquentant le milieu du cinéma dont il fait un peu partie à travers son père pour les invitations qui arrivent il en choisit une de temps à autre et c'est là qui va rencontrer sa première femme Maryse Massiéra, jeune niçoise installée  à Paris. Joe à vingt six ans et Maryse, toujours admirative de sa voix demande à son amie de pension Catherine Régnier, devenue secrétaire des disques Odéon, si elle peut l'aider à lui faire un cadeau original : un disque souple, gravé d'après une bande magnétique enregistrée lors d'une " soirée guitare"Quelques jours plus tard, Catherine lui révèle que plusieurs personnes ont entendu la bande , l'ont beaucoup appréciée , et qu'Odéon aimerait l'avoir sous contrat Au mois de décembre 1964 juste pour voir Joe  enregistre son premier 45 tours, très peu de disquaire le commande. Mais le 9 mars 1967 Joe s'installe à bord de la 403 Peugeot  prêté par sa mère Béa pour transporter tous les accessoires et  instruments outre les musiciens , un autre homme escortera Joe le régisseur et administrateur de tournées Pierre Lumbraso sa collaboration durera jusqu'à son dernier souffle. Joe était très timide, c'était pour lui un effort énorme de monter sur scène, mais une fois qu'il y était , le plaisir de chanter était suffisamment grand pour oublié sa peur. La tournée terminé CBS publie son deuxième album "Les Deux Mondes"avec une double pochette où on le voit posé d'un côté devant le drapeau tricolore et de l'autre devant la bannière étoilé  il y chante à la fois en français et en anglais. Joe et Maryse découvrent  à fois le vedettariat et ses inconvénients largement composés par la satisfaction résultats de plusieurs années de labeur, toujours un peu sous tension , il fume beaucoup, boit du café en quantité jusqu’à  dix tasses par jour et ne dédaigne pas le bon vin et l'alcool surmenant un organisme mal adapté à un tel régime et oubliant le souffle au cœur décelé lorsqu'il était étudiant, un médecin vas lui diagnostiqué un infarctus et prescrit un mois de repos total. Les jours passent et la forme physique revient et il retourne vers les studios et les scènes. Pour les galas Joe peut désormais s'offrir un véritable orchestre dirigé par Alain Hattat . En mai 1970 Joe reçoit le Grand Prix du disque de l’académie pour l'album "Champs Elysée ". On propose à Joe des galas à Tahiti  et çà ne l’enthousiasme pas : c'est très loin , Maryse insiste lui expliquant que Tahiti est l'antichambre du paradis et il finit par accepter .A l'aéroport une foule l'attends, dansant le Tamouré pour le couvrir de baisers et de colliers de fleurs de tiaré et l'accompagne jusqu'à l'hôtel Maeva qui donne directement sur le lagon, face à une beauté féerique et à la gentillesse des Tahitiens , il achètera un petit morceau d'îles payé six cent milles francs somme considérable en 1970. Le 12 septembre 1973 Maryse mets au monde au bout de six mois de grossesse un petit garçon de neuf cent grammes nommé Joshua Dassin , mais au bout de cinq jour il s'envole pour le paradis, cette horrible épreuve va plonger Joe dans la mélancolie, il va faire la fête et boire beaucoup dans les discothèques avec son ami Carlos. Avec l'été indien le répertoire de Joe prends une tournure différente davantage orienté par des mélancolies sentimentales, plus graves, parfois plus intimes, la mort de Joshua à été un drame pour lui , elle l'a déstructuré mentalement et nous avons vu deux hommes différents. En 1976 tout bascule il quitte Maryse  car il veut s'éclater, il prends de la coke, boit beaucoup d'alcool , il rencontre Christine Delvaux qui décide de tomber enceinte pour s'accaparer Joe elle sent le désir d'enfant chez lui ; Joe poursuit son chemin de vedette, mais dans des conditions différentes car il est devenu un autre homme , il épouse Christine le 14 janvier 1978 déjà bien enceinte, le 14 septembre 1978 naît Jonathan Dassin mais le bonheur n'est pas au rendez vous dans le couple , Joe avait maigri, il était triste, pour consolider le mariage Christine tombe de nouveau enceinte, Julien Dassin vient au monde le 22 mars 1980 et son papa lance une procédure de divorce pour quitter Christine, mais surtout obtenir la garde de ses fils, il ne vit plus, il ne dort plus, ne mange plus, à bout de forces et de nerfs uniquement préoccupé à récupérer Jonathan et Julien. Il obtiendra la garde de ses enfants et à tous ses proches il annonce son prochain départ à Tahiti, sa mère sera du voyage . Le 17 août ils arrivent à destination, Joe semble en bonne forme, puisqu'il manifeste le désir de déjeuner,lui qui avait perdu l’appétit, ils vont se servir au buffet une assiette de raie et des crudités, c'est une joyeuse tablée qui est réunit là, puis au milieu d'une phrase Joe s'affale sur sa chaise en murmurant " Merde qu'est ce qui m'arrive"étonné sa tête s'affaisse sur sa poitrine et la conversation cesse brutalement , l'ambulance arrive tardivement dit Béatrice sa maman, j'étais anéantis comme dans un état second et je n'ai pas eu le réflexe de dire  "N'attendons pas les secours et portons le nous même à l'hôpital" quarante cinq minutes après l'arrêt du cœur mon fils est entré en salle de réanimation.Son père Jules Dassin dépose une requête au tribunal pour que son fils soit enterré à Los Angeles, mon fils était américains et à grandit à Los Angeles. Joe reposera dans sa terre natale le 28 août 1980 à Beth-Olam la partie sud-ouest  réservée aux défunts de confession juive, sur North Gower Street en plein Hollywood , dans l'air brûlant du mois d'août californien s'élève la voix du Rabbin pour une dernière prière.

mercredi 6 septembre 2017

Le test de Stéphane Allix




Lorsque mon père est décédé à l'âge de quatre vingt cinq ans, j' ai placé quatre objets dans son cercueil : un long pinceau fin , un tube de peinture acrylique blanche, sa boussole, une édition de poche du Désert des Tartares de Dino Buzzati un de ses livre préférés; un petit mot glissé dans une enveloppe couleur écru. je n'en ai parlé à personne. Puis j'ai interrogé des médiums  qui  disent communiquer avec les morts. Découvriront-ils de quels objets il s'agit ? C'est le Test . Peut-on  vraiment parler avec les morts?  Des femmes  et des hommes le prétendent, en on fait même profession. Alors qui sont-ils?  L'objectif de ce test est de mettre à l'épreuve six médiums réputés pour leur sérieux, leur honnêteté et bien sûr leur compétences reconnues. Comment devient-on médium ? Lorsque on lui pose la question, Henry Vignaud évoque toujours son plus lointain souvenir, il a sept ans lorsqu'il voit pour la première fois un pendu dans l'une des pièces de la maison où il habite, une scène qu'il est le seul de la famille à voir, depuis sa sa chambre il aperçoit très distinctement la forme d'un homme, pendu à une corde; cette vision devient de plus en plus fréquente ses parents sont intrigués, ce n'est que longtemps après qu'ils auront la stupeur de découvrir que l'ancien propriétaire s'était pendu à l'endroit précis ou Henry le voyait. Avec les années, les phénomènes inexpliqués se multiplient, Henry voit des choses venir vers lui, apparaître dans sa chambre, il parle de volutes fumées, de matérialisations plus ou moins denses, de visages inconnus, malgré son âge Henry se dit qu'il s'agit d'esprits, de personnages qui viennent le voir, avec le recul, aujourd'hui il pense qu'ils apparaissaient à dessein , dans le but de favoriser son éveil à cette conscience là , alors que dans les premiers temps il arrivait que ses expériences lui fassent peur, il réalise que jamais il n'a le sentiment d'être agressé. A l'adolescence débutent ses expériences de sortir hors de son corps, les premières fois , il s'en souvient, il a  la sensation  que le bas de son corps se soulève, pas ses jambes , mais un autre corps; cela dure des mois et des mois, et puis un jour subitement le voilà qui se retrouve à quatre pattes à côtés de son lit, rien d'étonnant à cela , jusqu'à ce qu'il constate  que son corps est toujours dans le lit, surprit il prends peur et se retrouve immédiatement dans son corps physique; des mois entiers sont  nécessaires pour que lentement il se familiarise  avec ses expériences, sans que ce soit d'ailleurs une volonté de sa part, il ne cherche pas à sortir de son corps, ses expériences se produisent, c'est tout, une voix mystérieuse lui murmure "viens " celle de son guide, ce qu'il comprendra que plus tard.Henry rentre en relation avec mon père qui lui montre du sable quel choc quand il me le dit cela correspond au livre du désert des tartares. Dominique, la grand mère de Dominique était ce qu'on appelle une dormeuse, une sorte de guérisseuse ou de voyante, que les gens consultaient à une époque ou la médecine coûtait cher; elle tombait alors en narcolepsie c'est de là que provient le terme de dormeuse et pendant cette étrange somnolence , elle magnétisait le vêtement, annonçait un diagnostic et donnait ses prescriptions.Mais curieusement personne ne lui à parlé de cette grand-mère partie avant sa naissance, et ce n'est que sur le tard que Dominique découvrira posséder ses dons; Dominique se souvient avec netteté de ces moments un peu étranges où la femme sur la photo descendait du cadre, venait embrasser Dominique, puis remontais dans son cadre; elle en parle à son père,on aurait dit que la terre s'était ouverte sous ses pieds, lui qui voulait que sa fille devienne avocate ou institutrice mais non , le don de la grand-mère était définitivement dans les gènes de la petite . Malgré tout Dominique deviendra médium, elle reçoit des flashs , des informations, des images,son activités de médium se mettra en place doucement .Lorsque Dominique communique avec mon père elle me dit voir pinceau,tube de couleur, livre je suis sous le choc.Christelle Dubois s'est installé en Bretagne, elle avait été  accueilli à Toulouse avec le docteur Jean Jacques Charbonnier (médecin anesthésiste, spécialiste des expériences de mort imminente) pour entrer en contact avec des personnes dans le coma. Christelle est aide soignante, dès son plus jeune âge, elle avait des gens au pieds de son lit. A l'hôpital Christelle ressent les patients qu'ils soit vivants ou non elle sait ce qu'ils ont sans avoir consulté leur dossier. Christelle m'explique que ce n'est pas facile pour les défunts de descendre et de transmettre des messages ;mais malgré tout il lui envoie des images une boîte; quelque chose de long et fin .Pierre est un enfantde la DDASS, très tôt placé en famille d'acceuil, cet enfant est différent par son comportement et ses remarques "Il a bobo là ..."dit-il devant un parfait inconnu pointant don doigt une partie du corps du monsieur, étonnant quand on découvre par la suite que l'homme en question révèle un problème de santé à l'endroit désigné par le gamin, à ces intuitions fulgurantes s'ajoutent des visions. Pierre se souviens que lorsque des gens rendaient visite à ces parents adoptifs , ils voyaient une dame, un grand-père à leur suite mais s'apercevait que pendant la durée de leur présence personne ne leur adressait jamais la parole, et ça il ne le comprenais pas. Il va recevoir l'explication sur ce qu'il vit à l'adolescence , lors d'une rencontre avec un être de lumière; il y a une énorme différence entre l'âme d'un défunt et celle d'un être de lumière  qui ne s'est pas incarné ;  l 'être  est d'un blanc étincelant qui paradoxalement n'éblouit pas Pierre qui est paralysé dans un état de stupeur indescriptible, incapable de bouger, il est quasiment en état de choc et à la fois confiant et apaisé, il n'acceptait pas cette vie, ce qu'il vit,  il ne voulait pas être médium, ni posséder les outils, ce savoir, ces capacités, cet être de lumière est venu les réactiver ; Pierre explique qu'aujourd'hui que reconnaître ses capacités à été comme accepter une mission ; Pierre entre en relation avec mon père qu'il lui parle d'une enveloppe lui montre un mot qu'on a posé dans une enveloppe blanche  plutôt blanc cassé , énorme c'est le mot que j'avais glissé dans une enveloppe .Loan à eu une enfance très particulière, son père est schizophrène , alcoolique ,violent ses parents se séparent très jeune Loan comprend que son père est quelqu'un d'extrêmement  dangereux ,instinctivement elle perçoit les risques avant coureurs d'un accès  de délire, une sorte de possession, elle sait qu'un autre être s'installe à l'intérieur du corps de son père, son regard change, ce n'est plus la même personne, il devient un démon vivant. Aujourd'hui elle n'a plus peur de la folie, elle connaît ses contours et son mode d'expression ; aussi ,devant un patient qui vient la voir en lui disant être possédé, ou entendre des voix, elle est sur un terrain familier et se sent outillée pour aller en chercher les causes, derrière cette image qu'elle dégage d'une jeune femme douce et délicate Loan est aussi une guerrière , lors de son expérience de mort imminente, elle à tout de suite été prise en charge par des êtres de lumière, elle était en apesanteur, autour d'elle se dressaient des silhouettes dans des tons bleues et violets, elle se sentait en sécurité et entouré de bienveillance, elles lui on demandés de redescendre , de revenir sur terre, elle a refusée, elle ne voulais pas revenir dans sa vie de souffrance,et ce n'est qu'après avoir trouvé un arrangement qu'elle à finalement accepter cette vie -ci ; cette expérience à radicalement transformé son existence ; l'au delà fait depuis intégralement partie de sa vie. Florence à toujours eu des flashs, des moments d'intuitions saisissants et aussi entendu des voix, Florence reste une enfant solitaire, à la puberté elle devient un garçon manqué, elle est de plus en plus mal à l'aise avec les autres et préfère se tenir à l'écart, à l'âge ou l'on se construit, elle à plutôt l'impression de se démolir, seule la danse qu'elle pratique beaucoup la maintient dans une forme de relation sociale; Florence vit constamment sur le fil du rasoir entre le monde matériel et cet univers spirituel au sein duquel elle sait que des choses existent, même si elle n'en comprend pas la nature. "Tu n'es pas folle", Florence, mais n'en parle pas , et vis avec en silence" finit-elle par se dire et c'est ce qu'elle vas faire. Après des années à refouler ses perceptions, elle divorce, elle ne se sent plus à sa place malgré une existence confortable, deux enfants, quelque choses se développe en elle, et un jour son guide va lui apparaître, elle deviendra médium elle aussi à quarante ans . Tous ces médiums que j'ai évoquer mon permis de faire une approche avec l'au-delà, le matériel existe peu d'ou la difficulté parfois de comprendre , il parle plus de lien affectifs , de souffrances du passé , d'actes manqués.


lundi 24 juillet 2017

Je ne baisserai plus les yeux d'Isabelle Maurer




« Je n’ai pas de diplôme, pas d’emploi, pas un euro en poche, mais je suis une femme libre. J’appartiens au monde des petites gens, à ces Français qui ont du mal à joindre les deux bouts. Comme beaucoup d’entre eux, j’ai appris à répondre à la crise par la solidarité…
Vivre dans l’empire de la débrouille vous oblige à être créatif et à résister à un autre empire bien plus redoutable, celui de la consommation. J’ai décidé de ne plus me sentir coupable d’être au chômage ou d’être pauvre. Je ne veux plus baisser les yeux. »
Voici quelques mois, elle a crevé l’écran dans l’émission de David Pujadas « Des paroles et des actes ». Avec un franc-parler réjouissant, elle raconte son enfance alsacienne, aînée de sept enfants, son adolescence placée dans un foyer de l’Armée du Salut, la difficulté d’élever seule ses trois petits et son quotidien au service des autres. Par son optimisme et son intelligence de la vie, elle redonne dignité aux plus démunis.

samedi 17 juin 2017

Born to run de Bruce Springsteen




J'ai dix ans ,je connais chaque fissure, chaque aspérité et chaque lézarde des trottoirs défoncés de Randolph Street ma rue, c'est là que je vis avec ma soeur Virginia qu'a un an de moins que moi, mes parents Adèle et Douglas Springsteen , mes grand parents , Fred et Alice et mon chien Saddle ; je suis d'origine irlandaise et italienne la mère de ma mère Adelina Rosa Zerilli. Mon père à quitté l'école à seize ans pour travailler comme apprenti à la fabrique Karighensian , à dix huit ans il est parti à la guerre, s'est embarqué à New York à bord du Queen Mary, il à été conducteur de camions pendant la bataille des Ardennes puis il est rentré chez lui, il jouait au billard très bien, il a épousé ma mère, puis à travaillé à la chaîne avec son cousin David à l'usine Ford Motor d'Edison, c'est alors que je suis arrivé, pour ma grand mère j'étais le premier né de son fils unique, et le premier bébé de la maison, depuis la mort de sa fille, ma naissance lui apportait une nouvelle raison de vivre.Durant ma scolarité à l'école primaire, on m'a tapé sur les doigts, étranglé en tirant sur ma cravate, cogné sur la tête, enfermé dans l'obscurité d'un réduit ; tout cela était monnaie courante pour une école catholique des années 50. Mon père ne m'avait pas trop à la bonne, petit je pensais que les hommes étaient tous comme ça : distants, peu communicatifs , emportés par le courant du monde des adultes; j'étais un intrus, un étranger , une terrible déception , quelques instants il jouait au papa soucieux de mon bien être, puis il en venait au fait l'hostilité, la colère noire que lui inspirait son  fils, il m'aimait mais il ne me supportait pas, il avait le sentiment qu'on était en compétition pour l'affection de ma mère ; qui rusait, criait, suppliait et ordonnait que ses accès de rage cessent et moi  je la protégeais ; une nuit où mon père était  rentré une fois de plus d'une soirée minable à la taverne; je les ai entendu se disputer violemment dans la cuisine, j'avais peur pour elle et pour moi je ne devais pas avoir plus de neuf où dix ans mais je suis sorti de ma chambre et j'ai descendu l'escalier avec ma batte de base ball  , je lui ai hurler d'arrêter , et là j'ai abattu ma batte en plein milieu de ses larges épaules, il s'est retourné, il avait le visage écarlate comme chaque fois qu'il revenait du bar , l'instant s'est étiré en longueur, puis il a éclaté de rire, fin de l'engueulade;  il me répétait par la suite " Ne laisse personne faire du mal à ta maman " Ma mère sauvait constamment la mise  à  mon père, et faisait bouillir la marmite les si nombreuses fois où déprimé il n'arrivait pas à sortir du lit , elle aimait mon père, et peut être cela lui suffisait-il d'avoir la sécurité d'un homme qui ne la quitterait pas, qui ne pouvait pas la quitter, il n'empêche elle le payait cher. Chez nous pas d'amis à la maison, pas de restaurants, ni de sortie en ville, mon père n'avait ni l'envie, ni l'argent, ni la santé pour une vie sociale normale de couple marié.Mon premier déclic de jouer de la guitare, c'est un homme en quête de quelque chose de nouveau, par sa volonté, il lui a donné vie, le grand acte d'amour d'Elvis à ébranlé le pays, c'était un premier écho du mouvement pour les droits civiques; c'était un chanteur, un guitariste qui adorait la musique noire, quand ça été fini ce soir là, ces quelques minutes, lorsque l'homme à la guitare à disparu dans un voile de hurlements, je suis resté assis devant ma télé médusé, l'esprit enflammé, il tapait dessus, s'appuyait dessus, dansait avec elle, hurlait dedans, il la baisait, la caressait, la balançait sur ses hanches. Le lendemain, j'ai convaincu ma mère de m'emmener chez Diehl's malic, et là faute d'argent on à loué une guitare, à la maison j'ai ouvert l'étui , j'ai humé le bois, j'ai senti la magie de l'instrument, je l'ai tenu dans mes bras, j'ai fais glisser mes doigts le long des cordes, j'ai pris entre mes dents le médiator  en écaille véritable, j'ai pris des leçons de musique pendant quelques semaines... et j'ai abandonné Diehl imposait de faire vombrir les cordes en Si avec lui, c'était le solfège,  et des heures d'une technique prodigieusement ennuyeuse Je voulais... J'avais besoin que  ça balance !Et maintenant je ne sais toujours pas lire la musique, et à l'époque, mes doigts d'adolescents de dix sept ans n'arrivaient même pas à faire le tour de ce gros manche. Puis j'ai entendu les Beathes qui jouaient sur des  Ricbenbaker,Höfrer,et Gibson, des guitares aux notes salvatrices  It ain't no sin  to be qlad you're aline ( C'est pas un péché de se réjouir de vivre) en 1964,  il n'existait pas de formule plus magique en anglais. A l'adolescence je suis arrivé à monter un groupe, il y avait dans le quartier où j'habitais un gamin qui savait vraiment jouer, il avait une Gibson, un vrai instrument, un vrai ampli, il savait lire la musique, je suis allé lui parlé, on à même trouvé un bassiste, en attendant, on branchait nos amplis on répétait assez régulièrement avec une idée cruciale et rebelle ; trouver un chanteur...Georges s'y colla, il avait une vrai voix et du charisme, j'étais quand à moi considéré comme une catastrophe devant un micro, et Tex n'arrêtait pas de se moquer de ma voix, des années plus tard, après des millions d'albums vendus , je suis retourné le voir et il m'a dit  avec son sourire narquois :"Tu ne sais toujours pas chanter" c'est Georges le chanteur. A partir de là, on a été programmé pour jouer au bal du lycée. Puis j'ai été viré du groupe, ma guitare était trop nulle, elle se désaccordait tout le temps,ce soir là, une fois à la maison, j'ai mis sur la platine le deuxième album des Rolling Stones et j'ai appris le solo simple mais génial de Keith Richards dans " It's all oven now" j'y ai passé la soirée puis à minuit j'étais capable de sortir une version relativement proche de l'origine, j'ai commencé à prendre conscience du sentiment de force et de fierté que l'instrument et mon travail me donnaient. J'avais un secret il y avait un truc que j'arrivais à faire, un truc pour lequel peut-être j'étais bon. Un après midi Georges un ami guitariste me dit qu'un groupe se montait et que les gars cherchaient un guitariste lead, j'ai mis ma guitare en bandoulière et j'ai intégré mon premier vrai groupe. Notre premier concert eu lieu à l'Angle -In c'est au sud en territoire greaser, on à fait une série de boîte de nuit, et de pizzerias implantées le long de la route 9. Un samedi soir comme n'importe quel autre; on était alors à notre troisième chanteur lead on était programmé à l'IB Clubs et on avait hâte de donner un concert grandiose , le club était plein, six cent personnes peut être dans la salle que du cuir, bananes et choucroutes à gogo, il y avait assez de graisse dans les cheveux pour faire tourné un garage. Notre première audition à eu lieu chez Atlantic records, tout ce dont je me souviens c'est d'être monté dans un bureau, d'avoir joué devant quelqu'un pas intéressé, ensuite allez savoir comment Mike à réussit l'exploit de m'obtenir une audition avec John Hammand qui avait signé Bob  Dylan, Aretha Frankin, un géant de l'industrie du disque. J'ai convaincu Mike et Jimmy qui fallait que j'enregistre avec un groupe. On a fait l'album en trois semaines la plupart des chansons étaient des sortes d'autobiographie" Growin ' up" "Dops this bus stop,For you lost et " Saint in the City" On a livré le disque à Columbia Clive Davis me l'a renvoyé avec ces mots: " Pas de hit , rien qui puisse passer à la radio" Je suis allé à la plage et j'ai composé  Spirit in the Night" de retour à la maison j'ai sorti mon dictionnaire de rimes et composé " Blinded by the light" je n'ai plus jamais réécrit tout à fait dans ce style une fois le disque sorti, on n'a pas arrêté de me comparé à Dylan.Les choses commençaient à se préciser , un film avait été envoyé à toutes les antennes de Columbia des grandes villes: on y voyait Clive Davis qui lisait les paroles de Blindes by the light comme si c'était du Shakespeare . Malgré çà Greetings ne s'est vendu qu'à vingt trois milles exemplaires un échec au  regard des critères, mais un succès phénoménal pour moi. Un soir , j'étais à un coin de rue, avant un concert dans une fac du Connecticut , lorsqu'une voiture s'est arrêter au feu rouge l'autoradio à fond sur " Spirit in the Night" mon rêve rock 'n roll le plus fou était devenu réalité, j'ai senti enfin que j'étais un petit wagon de ce train glorieux, c'était plus qu'excitant, quarante trois ans plus tard, je ressens la même excitation quand j'entends mes chansons à la radio.J'ai écris " Born to run" assis sur le bord de mon lit, j'étais un enfant de l'Amérique, la guerre du Vietnam , des assassinats de Kennedy, Martin Luther King et Malcoln X. Le 25 août 1975 les magazines Times  Newyork voulaient que je sois en couvertures, j'ai hésité parce qu'à l'époque, les divertissements populaires, en particulier les chanteurs ne faisait pas la une de ce que l'on considérait être la presse sérieuse, çà me terrifiait , mais en fin de compte mon égo, mon ambition et la trouille de laisser passer ma chance l'ont emporté sur mes doutes. J'ai appelé Mike: " Envoie la presse ". Les concerts se sont enchaînés Londres, Los Angelès . Born in the USA reste  donc une de mes plus grande chansons et une des plus incomprises; La combinaison des couplets blues dépressifs et des refrains déclaratifs" enjoués," la revendication du droit à une voix patriotique " critique" allant de pair avec la fierté de la patrie, était manifestement trop contradictoire ( ou juste pénible ! )pour les auditeurs les plus insouciant ou les moins futés.. 21 juin 1984 on arrive à Center de Saint Paul Minnoseta  on a passé l'après midi  à tourner Dancing in the Dark notre premier vrai clip ...La tournée en Europe s'est déroulée sans accroc, salles combles, foule en délire. De retour  au pays notre concert au stade  Three Rivers de Pihsburgh s'est révélé unique .... un public composés de six milles fans. Le 21 juillet 1990 à vingt trois heures trente  est né Evan James Springsteen  à partir de maintenant la puissance  fascination du passé  sera formidablement contrebalancée , ensemble Patti et moi avons fait en sorte que 1+1=3 car si le rock' n roll , cette nouvelle vie m'a révélé qui je suis, plus qu'une chanson, une histoire, une nuit, une idée, une attitude, une vérité, une ombre; une question, une réponse, une créature fébrile de mon imagination et de celle des autres, le travail c'est le travail , mais la vie ...c'est la vie....et la vie l'emporte sur l'art toujours. Le 30 décembre 1991 est née Jessica Springsteen son visage rouge et ses cheveux de jais. Le 5 janvier 1994 est né Sam Ryan Springsteen. Puis la vie m'a pris deux de mes musiciens Clarence Clermons était un personnage tout droit sorti d'un manuel rock'n roll , il était le saxophoniste black super balèze et Danny Federici organiste, j'ai fait aussi une dépression mais l'amour que me porte ma femme Patti et la passion du rock'n roll m'ont sauvé.