mercredi 30 décembre 2015

Pandemia de Franck Thilliez




Ce thriller français nous entraîne dans une histoire policière et scientifique. La mort d'oiseaux migrateurs est le commencement d'une enquête biologique. Amandine Guérin travaille dans un laboratoire sécurisé, la microbiologiste manipulait des salmonelles,des staphylocoques , des listéria , que l'on sortait des congélateurs à 80°C , lorsque l'on frappa  avec vigueur sur la paroi , c'était  le chef du groupement d'intervention microbiologiste, on à une alerte sanitaire , tu peux te mettre en route dans une demi heure , j'ai reçu un appel  de la préfecture du Nord , tu fonce à la réserve ornithologique  du Marquenterre , en baie de Somme. La biologiste retrouva son collègue, Johan  Dutreille  sur le parking  bondée de l'Institut Pasteur, à Paris, ils prirent la route au volant de la kangoo de Johan, dans le coffre se trouvait déjà tout le matériel nécessaire à leur intervention; 3 cadavres de cygnes sauvages avaient été découverts dans la réserve du parc; ils arrivèrent deux heures plus tard sur les lieux, les cygnes avaient été récupérés par les pompiers qui les avaient enfermés dans des housses blanches, elle même confinées dans des emballages biologiques, les volatiles seraient autopsiés dans un environnement sécurisés, on ne plaisantait pas  en cas de soupçon de virus de grippe aviaire. Les deux biologistes enfilèrent leurs  tenues de protection, gants, combinaisons, masques ; en complément des services vétérinaire, nous allons prélever des échantillons d'eau de boue, de sédiments, là ou se trouvent les fèces des cygnes morts , le virus s'est s'en doute dilués dans des millions de litres d'eau, on va remplir  le jerrycan , aspirer l'eau , piégé les micro-organismes  avec des filtres spéciaux. A Meudon , au sud de Paris , une enquête policière commence sur la découverte d'un homme et de son chien retrouvés assassinés  dans une forêt , les blessures sont suspectes.  Dans la salle de réunion , les regards se croisent inquiets, le virus est inconnu, pas de parade possible de système immunitaire et surtout pas de vaccin; des équipes sont en train de le séquencer afin de connaitre son vrai visage ; mais pour l'instant rien. Les choses vont se compliqués lorsque on apprend qu'un homme est contaminé ; Jean Paul Bussier avait été prévenu que deux microbiologistes allait passer le voir, il fut surprit et apeuré par les tenues lorsqu'il ouvrit et les vit avec leurs masques l'homme en pyjama était mal en point , yeux injectés de sang , profonds, cernés noirs, traits marqués ; ils le questionnèrent sur les lieux où il s'était rendu. Dans la police aussi quelques employés avaient été en arrêt maladie pour un état grippal, le virus se propageait à grande vitesse. Les policiers  Sarko et Nicolas et leurs collègues vont se retrouver face à une ancienne enquête dont l'énigme n'avait pas été résolue il s'agissait d'un homme habillé en noir devant une clinique de Madrid  le cliché était flou  datant des années 80. Josh Savage, né en 1950 à Prestoria brillant médecin spécialisé en cardiologie , un individu soupçonner de s' être livré à de terribles expérimentations , d'avoir assassinés et empoisonnés des milliers de noirs. Il faut savoir que toutes les grandes nations ont développées leur programme d'armement biologique ; celui de l'Afrique du Sud  à été instauré à l'origine pour lutter contre les guerres civiles qui risquaient de provoquer l’effondrement du pays. Prés de Mount Dawin il aurait exister un centre de détention secret  où l'on administrait à des cobayes différents agents biologiques mortels et Josh Savage y aurait participé , c'était il y a plus de trente ans, il a été protégé un certain temps par les services secrets africains, avec tout ce qu'il savait.Les policiers vont découvrir après une filature un laboratoire clandestin dans des anciens bâtiments des frigos de Paris  des rats conditionnés dans des cages sûrement infectés de puces qui pourraient après analyses développer le virus de la peste . ils ont vu un homme s'enfuir avec des sacs  qui portait un masque en forme de bec d'oiseau, on l'avait déjà signalé dans les égouts et on avaient retrouvé des cadavres avec des pustules . Dans les pays industrialisés la peste est une maladie du passé . Nicolas tendit des dessins qui avaient imprimés sur internet à Sarko, un individu en costume effrayant , ganté , tenant une baguette en bois fourchue, dans la main un masque en forme de bec d'oiseau lui couvrant  le visage, on les appelaient les "médecins bec" ils œuvraient  principalement durant la grande épidémie de peste noire au XIV siècle ;leurs baguettes servaient à toucher les pestiférés , le nez de leur masques était bourrés d'éponges imprégnés d'épices  et d'herbes aromatiques , menthe,vinaigre, thym ...c'était pour éloigner  les odeurs ,on pensait à l'époque que les microbes volaient dans l'air  avec les miasmes, mais en réalités la peste noire s'est propagée par les rats qui portaient les puces qui transmettaient la maladie en piquant les humains. Il y avaient urgence de retrouver  ces deux individus l'homme oiseau et l'homme en noir , la liste d'oiseaux retrouvés morts s'allongeait , les journalistes commençaient à s'interroger sur la façon dont la grippe était passé de l'oiseau à l'humain. Les policiers réussirent à localiser l'homme oiseau il se rendait à une fête costumé rue de Rivoli, c'était l'une des plus grandes boîte de nuit parisienne, les deux policiers remontèrent la queue en dévisageant chaque personne, ils montrèrent la carte au physionomiste de l'entrée , Police criminelle 36 , un type avec un masque vénitien en forme d'oiseau vous avez vu? Il est entré il y a cinq minutes, à partir de maintenant vous ne laisser entrer ni sortir personnes , vous fermez les portes! Les deux policiers rentrèrent dans la boîte , les flash , les bourdonnements, la foule les assaillirent ,ils l'aperçurent  penché au bord de la rambarde du  deuxième étage, ils se mirent à fendre la foule en criant dans l'escalier, l'homme oiseau écarta les mains, deux sacs transparents retournés, des milliers de particules noires qui se répandaient dans l'air comme  de la poussière de charbon qui tombèrent dans le souffle des ventilateurs, sur la tête  et les épaules des fêtards, puis l'homme oiseau  grimpa debout sur la rambarde écarta ses bras , pris son envol et s'écrasa dix mètres plus bas. Une autre équipe de policiers localisa l'homme en noir au Brésil dans une résidence ultra sécurisée; Josh Savage n'était pas le seul homme en noir;  ils sont plusieurs toute la résidence Tambo O leur appartient ils étaient tout un réseau de scientifiques pour commettre les pires crimes,  ils se suicidèrent les uns après les autres à l’assaut des policiers qui découvrirent des fioles, des tubes essais ,des tas de produits comme des poisons, des venins de serpents, de scorpions, de grenouilles, de grosses machines complexes ,de moniteurs en tout genre et une multitudes d'instruments de chirurgie , des parois translucides reliés à des appareils contrôlés par des sondes de températures, à l'intérieur des organes et des tissus branchés à des capteurs et des aiguilles reliées à des tuyaux , des cœurs, des reins, des foies ,des morceau de peau,  des tendons, des os par dizaines.Ils ont trouvés la technique pour conserver des organes vivants;  ils les stockent ici comme des pièces détachés prête à l'usage. Ce qui découvrirent dans l'autre pièce était encore plus atroce , des corps nus et rasés d'adultes plutôt âgés flottaient dans de grands aquariums verticaux piégés dans de l'azote liquide à moins de 180°,  un véritable musée morbides d'êtres qui n'étaient peut être ni vivants ni morts, le flic savait qu'on les avaient cryogénisés, il avait vu ces horreurs lors d'une enquête précédente,la sciences de la conservation des corps avait été importé de Russie, peut être par des scientifiques, des chercheurs qui comme Savage étaient passés à travers les mailles du filet.

jeudi 22 octobre 2015

Madame de Néandertal journal intime de Pascale Leroy et Marylene Patou-Mathis




La Grande Néandertalienne délurée et glamour, porte des peaux de bêtes et cueille des racines. Elle tient aussi un journal, où elle conte avec mordant son quotidien . Un jour sa petite tribu tombe nez à nez avec une étrange créature,  un Homo Sapiens ! Et il n'est pas tout seul ...  Une rencontre historique pour nos ancêtres! De mémoire de mammouth on n'avait jamais vu ça. Cette nuit six gamins malades comme des bêtes, c'est la troisième fois depuis la nouvelle lune, ils auront grignotés des plantes crues qui leur ont détraqué l'estomac, nous venons d'arriver dans notre grotte d'hiver et n'avons pas beaucoup de réserves, celles de tubercules et de racines est presque vide ; nous sommes donc partie chercher au  pied d'une petite colline où serpente une rivière bordée de bouleaux et de saules nains, nous n'avions qu'a nous pencher pour cueillir des baies, et des graminées, ça ne pèse pas lourd et nos besaces en intestin de bison sont largement assez grandes , un peu plus loin nous avons repérer les plantes à tubercules savoureuses que nous cherchions. C'est sur le chemin du retour, que l'on a entendu un  grognement d'animal venant d'un bosquet de genévriers, un son bref et répété que je ne reconnaissais pas , coucou qui est là à zozoter un enfant pendu à la tunique de sa mère, soudain le bosquet s'est mis à remuer, le râle à s'accélérer et comme une branche qui se déploie d'un coup,  quelque chose s'est déplié sous nos yeux, Blanche à hurlée comme une démente, comment décrire ce qui se dressait devant nous? un genre de monstre, une espèce d'animal perché sur d'immenses pattes plutôt fluettes, terminés par des pieds assortis , une bête à nous manger la viande sur la tête qui nous regardait avec ses petits yeux perçants, elle nous toisait sans broncher, l'air étonnée mais pas inquiète; moi je ne pouvais pas quitter la créature des yeux; quelle drôle d'allure! Elle ne ressemble à rien, si grande et si fine, mais puissante, impressionnante, droite sur ses deux pattes arrières, j'ai remarqué que sa tête est aussi ronde derrière qu'elle est plate devant, nous l'avons suivi des yeux un moment pour être sur qu'elle ne reviendrait pas et nous avons ramassés notre fourbis pour rentrer.Les hommes sont revenus de la réserve de pierres, ils avaient bien travaillés et en plus des outils taillés sur place, ils rapportaient des rognons de silex et quelques galets qui feraient de bons percuteurs. Le lendemain nous cueillions pas très loin de la grotte nous étions un petit groupe de huit complètement absorbés par nos recherche, et là en me retournant, j'ai vu non pas un mais plusieurs Zigues armes à la main qui nous surveillaient, tous aussi sales, avec leur sourire figé;ils sont partie en courant sur leur grandes pattes. De jour en jour nous savons que les Zigues ne sont pas loin, ils tuent des loups mais les font atrocement souffrir ce que nous Neandertal  ne faisons pas, nous laissons les ours dans leurs grottes , mais les Zigues s'approchent de plus en plus vers nos territoires , nous décidons d'aller à leur rencontre; à notre approche les Zigues ont levés la tête et ont cessé leur activités pour nous regardés comme si nous étions des animaux sauvages, nous leur avons offert de la viande et des pendeloques ce qui leur à bien plut . J'étais attirés par un grand Zigue qui me plaisait il nous invita à nous asseoir prés du grand feu il parlait s'en élever le ton,d'une belle voix grave, un peu rauque et les autre l'écoutaient  avec un respect mêlé de crainte, avec la nuit qui venait les Zigues paraissaient de plus en plus noirs. Sortant de la grotte tout excité l'un des notre est arrivé, en nous disant , c'est plein d'ours, de rhinocéros laineux, de chevaux et de lions des cavernes là dedans! Des bêtes à l'intérieur quelle horreur! ça ne m'étonne qu'à moitié ces Zigues sont assez dégoûtants  ;nous sommes allés voir notre étonnement à fait sourire les Zigues pour nous montrer leur supériorités ils sont allés les caresser! Les animaux n'ont pas eu la moindre réaction, je les ai touché à mon tour ce n'est pas leur fourrure épaisse que j'ai sentie mais la rugosité de la paroi, ça m'a fait un  drôle d'effet Puis nous avons souper, les Zigues nous ont donné à mangé de la viande et nous sommes écœurés car c'était de la viande de cheval. Puis nous sommes allés nous coucher, en pleine nuit je me suis réveillée , vivement secouée, une grande main s'est placé sur ma bouche, c'était le Zigue qui me plaisait bien, il m'a emmenée au fond de la grotte il m'a renversée sur une couche en fourrure et m' a besogné. Le lendemain qu'elle à été ma surprise j'avais copulé sur notre ours des cavernes ils avaient tué notre ours, nous ne pourrons jamais nous entendre, ils bousculent les vieux, ils enferment les estropiés, ils font des armes avec des bois de rennes ils bouffent du cheval, ils massacrent les loups, ils se battent comme des bêtes sauvages. Nous décidons de partir d'aller chercher les autres qui nous attendent et fuir les Zigues,changer de territoire . Sous prétexte d'une dernière vérification, je suis retournée dans la grotte, j'ai filé dans l'atelier et pris la pierre creuse dans laquelle j'avais caché de la poudre d'hématite; j'ai regagné l'entrée et je me suis mise bien droite devant la paroi sur laquelle  j'ai posé ma main  puis j'ai porté la pierre  à hauteur de ma bouche et j'ai soufflé sur l'hématite qui est venue se déposer sur la paroi humide et sur le dos de ma main. J'ai soufflé encore, de minuscules grains de poudre rouge sont venus me chatouiller le nez, j'ai éternué et toussé, soulevant encore plus d'hématite. J'ai attendu un peu et quand j'ai retiré ma main une partie d'elle est rester sur la paroi. Drôle d'impression d'avoir soudain trois mains, dont une qui ne m'appartenait plus tout à fait. Mais c'était beau et j'avais du mal à la quitter des yeux. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Au lieu de rejoindre les miens, j'ai posé la pierre par terre et craché dedans avant d'y plonger la paume de ma main. Elle est ressortie toute colorée, je l'ai secouée, je l'ai replongée encore avant de l'appuyer contre la paroi comme si je voulais qu'elle s'y enfonce. Lorsque enfin je me suis écartée, une main rouge touchait à présent la main couleur de paroi . Deux mains sans personnes au bout, mais qui ont l'air de vraies mains. Deux mains qui montrent que nous sommes passés par là, qui accueilleront d'autres clans en leur faisant signe, et qui j'espère, les protégeront.

vendredi 4 septembre 2015

Tuez les tous de Serge Raffy




Gulia est une archéologue d'origine  italienne, elle participe avec son ami Anna une historienne allemande à des fouilles dans la crypte de la basilique de Toulouse, le chef du projet Franck Bailby un universitaire franco américain, tous les trois ont la même passion revisiter la légende des cathares et reconstituer la mémoire de ce peuple du Sud. Cela va les entraîner dans diverses et incroyables situations,ils vont découvrir que dans la région il y a des hommes qui protègent et même veulent venger les persécutés. Ce triller nous emmène à Montségur "La citadelle du vertige"  puis à Moissac pour se rendre à l'abbaye Saint Pierre en quête de la sépulture de Raymond VI, conte de Toulouse, grand protecteur des hérétiques, excommunié par Rome, dont les ossements n'ont jamais été retrouvés. Les deux jeunes femmes vont trouver un parchemin sur lequel est inscrit " L'âme de notre seigneur est désormais à l'abri des bourreaux.De là où il repose, il voit la plaine éternelle de son domaine ici bas et son fleuve bien aimé. Sainte Rose de Viterbe veille sur lui de toute sa foi.  Si Dieu le veut, un jour,le monde lui rendra la lumière. Toulouse ,7 octobre 1307."
Et cette année là , les chevaliers de l'ordre de Saint Jean, gardien de la sépulture du comte, se sentent menacés . Les ordres militaires, comme les Templiers, commencent à être pourchassés par Rome. Surtout à Toulouse car ils étaient suspectés d'avoir dissimulés la dépouille de Raymond VI. La chapelle de Rose de Viterbe se trouve pas loin d'ici à Malause petite commune du Tarn et Garonne, c'est une chapelle connue des pèlerins de Compostelle Gulia et Anna décident de si rendre, elle vont découvrir sur le côté gauche de la chapelle dans un coin sombre un enfeu contenant une catafalque , une dalle supérieure qui laissa apparaître la gravure d'une croix occitane; au dessus ,sur la paroi glacée, un tableau représentant une sainte auréolée d'or était accrochée ; le nom de Sainte Rose était inscrit sur la partie inférieure du cadre.Mais les deux  jeunes femmes ont été suivies et vont être séquestrées par deux hommes, l'un deux dit à Gulia "Vous êtes quelqu'un d'important pour moi  ,votre aïeul  Enrico D'Arusio était l'évêque de Sitmione.Il affronta le bûcher les yeux grand ouverts , avec à ses côtés nos frères occitans . Son sang coule dans vos veines.Pour notre  églises votre ancêtre est un Saint, un des derniers Parfaits qui à porté la lumière de Dieu en Lombardie. Alors vous comprendrez que lorsque  vous avez débarquée sur le chantier de l'hôtel des chevaliers de Saint Jean nous avons décidés de vous suivre pas à pas. Comme vous le savez , la religion cathare a été rayé de l'histoire parce qu'elle était d'essence pacifiste. Les Parfaits se laissaient conduire à la mort en chantant, sans la moindre résistance ; certes ils furent protégés un temps par les chevaliers et les armées de Raymond VI et son allié Pierre d'Aragon, le Comte de Barcelone ; mais nos frères cathares furent pourchassés jusqu'au derniers. Ils ne connaissaient ni la haine, ni la vengeance; aucune religion sur cette terre ne s'est imposée s'en violence; prenez l'intégrisme islamiste aujourd'hui il progresse partout parce qu'il impose la terreur comme les catholiques au Moyen Age. Je veux que vous me remettiez le parchemin que vous avez récupérer à Moissac. Gulia écoutait et terrorisée en même temps  se demandait comment cet homme qui aurait pu être un excellent universitaire avait-il pu dériver vers la folie; ses propos donnaient par instants; une apparence de cohérence, puis s'égaraient brusquement vers les ténèbres? La police va intervenir  et libérer Gulia et son amie, l'homme va réussir à s'échapper , et sera retrouver par les gendarmes de Pamiers au fond d'une ravine, les vautours tournoyaient au-dessus, Guillaume Bailly avait du trébucher dans le sentier rocailleux et avait dévalé la pente jusqu'à la crevasse.

jeudi 11 juin 2015

Un pet au casque de Olivier de Robert









Avoir un pet au casque dans le sud, c'est être dérangé, avoir des propos incohérents, qui manque de réflexion, de bon sens .Dans ce livre Olivier de Robert relate des histoires, des bouts de vies, qu'il va chercher sur les marchés, dans les cafés ou dans les médias. " Je suis  de la montagne" certaines personnes n'aime la neige qu'à la montagne, dès quelle recouvre les petites villes, c'est le drame national, on alerte la préfecture, on arrête  les transports scolaires, les sorties des vieux, les voitures se fichent  dans les fossés oui la neige rends folle, mais nous  les montagnards on relève la tête, on regarde de haut les terres d'en bas. Ah quel délice! c'est notre revanche, notre  petit plaisir :ces vingt centimètres font plus de spectacle chez vous, qu'un bon mètre chez nous. " Le rêve de Manu " Emmanuel Macron ministre socialiste de l'économie, dit des chômeurs qu'ils attendent trop des autres, qu'il faut se battre ; pour lui le mot battre n'a pas la même signification, Manu rêve d'être chômeur, mais c'est difficile quand tu es le fils de prof de médecine, quand tu fais des études dans un bahut jésuites, puis au lycée Henri VI avant de terminer à l'ENA, qu'à 31 ans tu es banquier d'affaires chez Rothschid , tu as de bonnes relations avec des hommes politique, Manu tu ne seras jamais chômeur avec ton costume à 3000 euros ."Hors Catalogue" Saviez-vous qu'il y a un catalogue de tomates ? Et bien sur un marché de Lavelanet, un petit producteur s'est fait emmerder par des commissaires de la répression des fraudes, parce qu'il vendait des tomates non inscrites au catalogue officiel , Et oui si votre tomate n'a pas le tampon  du catalogue crac ! 450 euros d'amende ;Alors citoyens , voilà mon plan, laissez tomber les pétitions , les  manifs, allez sur les marchés et si vous trouvez un producteur, un vrai celui qui a un peu de terre sous les ongles, demandez lui discrètement s'il n'a pas un ou deux kilos de tomates hors catalogue, des tomates qui se souviennent  qu'elles sont tomates, comme celles de Mémé, des tomates au goût d'enfance. Vous souvenez vous de cette affaire de Bugarach, quand quelques esprits supérieurs nous annoncèrent que la fin du monde était pour le 21 décembre 2012  partout dans le monde sauf ...à Bugarach !
Fallait-il qu'ils aient fait un mélange de tabacs pas trop réglementaires ces prophètes là , parce que quand tu connais le patelin de Bugarach qui roupille au pied de  la montagne, tu te dis que la fin du monde ils l'ont déjà commencée depuis quelques années; Remarquez la fin du monde n'a pas eu lieu, ça peut paraitre  une évidence, nous devons ce sauvetage  au préfet de l'Aude , ce haut fonctionnaire remarqua que le monde entier risquait de venir se réfugier sur le territoire de la commune et considéra avec justesse que çà serait trop petit, il fit bloquer toutes les routes menant à Bugarach; C'est ainsi que le jour fatal, on vit dans la paisible bourgade qui devait échapper au cataclysme ; que des gendarmes, des journalistes, et la population locale, c'est à dire des vieux. " Le C15 " Je voudrai pour finir rendre hommage au chef d'oeuvre de la ruralité, d'un symbole, à l'âme  de l'Ariège, le C15  les parisiens ne connaissent  pas cette voiture, je parle du vrai C15 , blanc, blanc cassé, fané, grisé, mais blanc quand même, celui avec les pares chocs ronds et noirs, la cale en bois qui tient ces foutus portes qui baillent  et au cul, l'inaltérable auto- collant de la Fédération de la chasse! Le jour ou tu sera coincé derrière lui, ravale ta colère d'homme pressé, car quand il n'y  aura plus de C15 sur les routes de campagne , les ronces gagneront la forêts, se refermera sur les dernières prairies et il ne restera plus que les autoroutes pour ta bagnole à option; Alors prends ton temps, respire un coup de gazole et reste dans le sillage du C15  fantôme le temps qu'il faudra.. C'est ces histoires, ces éclats , teintés des couleurs de la vie qui nous fond dire parfois qu'ils ont un Pet Au Casque.

vendredi 8 mai 2015

La mare au diable de George Sand



" Ce livre m'a été inspiré par une gravure d'Holbein, qui m'avait frappé, une scène réelle que j'eus sous les yeux dans le même moment, au temps des semailles, voilà tout ce qui m'a poussé à écrire cette histoire modeste, placée au milieu des humbles paysages que je parcourais chaque jour. J'ai bien vu , j'ai bien senti le beau dans le simple, mais voir et peindre sont deux !Tout ce que l'artiste peut espérer de mieux, c'est d'engager ceux qui ont des yeux à regarder aussi. Voyez donc la simplicité vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbres et les paysans surtout dans ce qu'ils ont de bon et de vrai : " vous les verrez un peu dans mon livre, vous les verrez beaucoup mieux dans la nature."

Germain, lui dit un jour son beau père il faut pourtant te décider à reprendre femme, voilà bien deux ans que tu es veuf de ma fille; tu as trois beaux enfants, ma femme  et ma bru les ont soignés de leur mieux, et les ont aimés comme elles le devaient. Je n'en connais pas dans notre paroisse, Ni moi non plus, mais il y a ailleurs; Vous avez quelqu'un  en vue, mon père, alors dites le moi tout de suite; Oui, j'ai quelqu'un en vue, répondit le père Maurice, c'est une Léonard, veuve d'un Guérin qui demeure à Fourche, elle s'appelle Catherine comme ta défunte, c'est un bon sujet, elle a trente deux ans, elle a huit à dix mille francs de terre. Vous avez donc arrangé tout cela? Oui sauf votre avis à tout les deux. C'est demain samedi que tu feras ta journée de labour un peu courte, tu partiras après dîner, tu seras à Fourche à la nuit , la lune est grande dans ce moment ci , les chemins sont bons, c'est près de Magnier,  tu prendra la jument, tu mettras tes habits neufs, tu portera un gibier au père Léonard, tu causera avec lui, tu passera la  journée de dimanche avec sa fille et tu reviendra avec un oui ou un  non lundi matin? C'est entendu,  répondit tranquillement Germain et pourtant il n'était pas tout a fait tranquille. Le père Maurice trouva chez lui une vieille voisine qui était venu causer avec sa femme, vous êtes venu chercher le feu du soir mère Guillette, voulez vous quelque chose d'autre, je demandais à votre femme si Germain se déciderait enfin à se remarier, Oui il part demain pour le domaine  de Fourche ; Voyez comme ça se trouve, je voudrai que Germain prit la peine d'emmener ma fille avec lui, la voilà qui prends ses seize ans elle vas partir aux Ormeaux garder des moutons c'est tout à côtés  de Fourche bien sur mon gendre  l'accompagnera. Le lendemain Marie et Germain prirent la route mais au détour d'un chemin, Germain vit dans le fossé quelque chose qu'il prit pour un agneau, c'est une bête égaré ou  morte, c'est  un enfant s'écria la petite Marie c'est votre petit Pierre, mon petit père tu vas m'emmener avec toi! Ils sont obligés devant les pleurs incessant de  le prendre avec eux; il promit de rester avec la  petite Marie le temps de sa visite à la Fourche. Ils se remirent en route  Germain connaissait le chemin  jusqu'au Magnier, mais il pensa qu'il aurait plus court en ne prenant pas l'avenue de Chanteloube, mais en descendant par  Presles  quand il entra dans le bois il se trompa si bien qu'il tournait le dos  à Fourche. Ce qui l'empêchait de s'orienter, c'était un  brouillard qui s'élevait dans la nuit, ne voyant ni descente, ni prairie, ni rivière, mais la lande unie et blanche, comme une nappe de neige, le brouillard s'épaissit encore plus, la lune fut tout à fait voilée, je crois que nous sommes ensorcelés dit Germain en s'arrêtant , car ces bois ne sont pas assez grands pour s'y perdre,à moins d'être ivre, il y a deux heures au moins que nous y tournons s'en pouvoir en sortir. La Grise n'a qu'une idée en tête , c'est de s'en retourner. Eh bien! prenons patience, Germain dit la petite Marie. Dans cette longue nuit Germain va découvrir que la petite Marie est une femme qui vas prendre soin de son fils, qui va allumer un feu comme savent le faire les enfants patour qui gardent les bêtes aux champs, au beau milieu de la pluie. L'enfant vas se réveiller et appeler Marie Maman,  Germain croit devenir fou et tomber amoureux de cette fille des champs. Marie tu me plais et je suis bien malheureux de ne pas te plaire, si tu voulais m'accepter pour mari, il n'y aurait ni beau père, ni parents, ni voisins,ni conseils qui puissent m'empêcher de me donner à toi; je ne suis pas vieux je n'ai que vingt huit ans. Mais le matin revient et ils se séparent lui à Fourche et découvre qui n'est pas le seul prétendant, elle avec son fils aux Ormeaux elle doit partir en courant s'enfuir et se cacher car le fermier veut la détrousser. Germain se retrouva bientôt à l'endroit où il avait passé la nuit au bord de la mare. Le feu fumait encore; une vieille femme ramassait le reste de la provision de bois que la petite Marie y avait entassée. Germain s'arrêta pour la questionner. elle était sourde, et, se méprenant sur ses interrogations. Oui, mon garçon, dit-elle, c'est ici la Mare au Diable. C'est un mauvais endroit, et il ne faut pas s'en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite; ça éloigne les esprits. Si quelqu'un avait le malheur de s'arrêter ici la nuit; il serait bien sûr de ne pouvoir jamais en sortir avant le jour. Il aurait beau marcher, marcher, il pourrait faire deux cent lieues dans le bois et se retrouver toujours à la même place.

jeudi 9 avril 2015

Le blé en herbe de Colette



    

Vinca et Phil deux adolescents passent leurs vacances sur la côte bretonne ,entre des parents qu'ils frôlaient à toute heure et ne voyaient presque pas. Par un beau matin d'août, Phils et Vinca décidèrent d'emporter leur déjeuner , leur maillots de bain, les années précédentes ils avaient souvent déjeuné seuls, en explorateurs dans le creux des falaises. Mais le plus beau matin rajeunissait ces enfants égarés et qui se trouvaient parfois par la porte invisible par où ils étaient sortis de leur enfance. Philippe allait sur le chemin de la douane, portant les havenets pour la pêche d'après midi, et le filet où tintaient le litre de cidre mousseux et la bouteille d'eau minérale. Lorsqu'il rencontra la dame en blanc, il fut troublé lorsqu'elle lui demanda son chemin, mais ne l'avoua pas  à Vinca car il était amoureux d'elle.  Un jour Phil vas porter une dépêche à la dame qui s'appelle  Mme Dalleray Camille elle l'invite à boire une orangeade dans sa maison, Phil est de plus en plus troublé. "Vos parents viennent tous les ans sur la côte n'est ce pas? dit la douce voix virile de  Mme Dalleray; c'est d'ailleurs un charmant pays que je ne connaissait pas du tout, une Bretagne modérée, pas très caractéristique , mais reposante et la couleur de la mer y est incomparable? Phil ne répondit pas, vous l'aimez n'est ce pas? Qui ? dit il en sursaut;  "cette côte cancalaise"? Oui.....  
Phil vas cacher à Vinca cette entrevue, car la vie de Philippe appartenait toujours à Vinca à la petite amie de son cœur , née tout près de lui, douze mois après lui, attachée à lui comme une jumelle à son frère jumeau, anxieuse comme une amante. Mais il ne peut s’empêcher de penser à cette dame et vas lui cueillir des chardons bleus qu'il lui envoya par dessus le mur de sa grille, irrité par ce geste maladroit elle lui demanda s'il les avaient cueillit pour elle , et l'invita  encore une fois  à venir chez elle et fut charmé de voir ce jeune homme éprit d'elle.Sa troisième,sa quatrième ,visite à Mme Dalleray, Phil les avait cachées à Vinca, une fin d'après midi il se rendit chez elle  Mme Dalleray le reçu  nonchalamment  et lui proposa de souper, il sortit de chez la dame en blanc; il pouvait être une heure et demi du matin, en pensant à Vinca qui devait dormir  comme un enfant qui se cache pour pleurer; hier encore, il mesurait d'un cœur patient le temps au bout duquel Vinca lui appartiendrait , aujourd'hui , il pâli d'un enseignement qui laissait à son corps le tremblement et la suavité de sa défaite.Le déjeuné l'empêcha de rejoindre son souvenir nocturne, assoupi à cette heure du milieu du jour et mouvait à peine au fond de son gîte noir, il;subits des compliments sur sa pâleur, des critiques sur son silence et son manque d'appétit, Vinca dévorait et rayonnait d'une blessante allégresse . Puis un petit garçon vint annoncer à Phil qui marchait dans le sable que la dame en blanc était partie, Phil s'étonna, reprit ses sens, mais Qu'est que j'ai ? je le savais bien quelle devait partir avant nous , j'ai son adresse à Paris, son numéro de téléphone et puis qu'est que ça me fait, qu'elle soit partie ?C'est ma maîtresse, ce n'est pas mon amoureuse, je puis vivre sans elle. .Mais une sorte de souffle passa dans son esprit, balaya le vocabulaire d'enfant de troupe, la fausse assurance, le ricanement intérieur, une conscience nette de ce que représentait le départ de Camille Dalleray. Ah ... elle est partie hors d'atteinte la femme qui m'a donné....qui m'a donné ..comment appeler ce qu'elle m'a donné ?D'aucun nom elle m'a donné depuis le temps où j'ai cesser  d'être le petit enfant que Noêl enchante, elle seule m'a donné, elle seule pouvait reprendre, elle a repris.Phil reprit ses balades avec Vinca mais les choses ne sont plus pareilles, Vinca est différente, car elle connaît la trahison de Phil elle vas lui avouer quelle sait tout, sa souffrance vas se mêler à celle de Phil  et ils vont se disputer, puis se retrouver.Ils se retrouvèrent vers Minuit dans le jardin car Phil ne pouvait pas dormir et Vinca le savait, embrasse moi Phil dit elle je t'en prie je t'en prie; il trouve la force de la nommer Vinca chérie; il entendit la courte plainte révoltée, pendant la ruade involontaire, mais le corps qu'il offensait ne se déroba pas, et refusa toute clémence. Il n'imaginait pas qu'un plaisir mal donné, mal reçu, est une oeuvre perfectible. La noblesse du jeune âge l'entraînait seulement au sauvetage de ce qui ne fallait ne pas laisser périr :
"Ni héros, ni bourreau.. Un peu de douleur, un peu de plaisir.....Je lui aurais donné que cela .... que cela....."

lundi 2 mars 2015

L'appel sauvage de Jack London



Il s'appelle Buck son père était un énorme Saint Bernard et sa mère appartenait à la race des bergers écossais il était le chien du juge Miller, et habitait une spacieuse maison dans la vallée ensoleillée de Santa Clara. Buck n'était pas un chien d'intérieur, ni un chien de chenil, son royaume était l'ensemble du domaine,il se baignait dans la piscine où allait à la chasse  avec les fils du juge, durant les soirées d'hiver il se couchait aux pieds de son maître devant le feu de cheminée dans la bibliothèque. Mais un  soir Manuel l'un des aides jardinier vendit Buck  à un homme qui achetait des chiens à muscles fort et au pelage long et chaud pour aller chercher de l'or vers le Grand Nord. Manuel plia en deux une corde solide et la passa autour du cou de Buck, la tendit à l'homme ,quand la corde se serra et l'empêcha de respirer il fut d'abord surpris, puis il se lança sur l'homme dans un  accès de rage, jamais on l'avait traité de façon abominable , il ne comprenait rien à tout cela que voulaient ces gens qui ne connaissait pas, On l'enferma dans une caisse, deux jours et deux nuits il fut entraîné par des locomotives hurlantes, on le débarqua pour le charger dans un camion; ce n'était pas la faim qui le faisait le plus souffrir, c'était la soif, on l'avait débarrasser de la corde, ses yeux étaient injectés de sang, une rage monstrueuse bouillonnait en lui, Lorsque le camion s'arrêta, on descendit la cage et un homme robuste s'approcha ,et eût un sourire sinistre, il revint portant une hachette et un bâton ; Buck sortit de la cage le pelage hérissé, la gueule blanche d'écume, un éclair de folie dans les prunelles et droit sur l'homme il lança ses soixante dix kilos, il reçut un coup qui l'arrêta net et ses crocs claquèrent dans le vide, comme on ne l'avait jamais frappé avec un bâton il ne comprenait pas , la douleur lui arracha un cri, il se dressa, repartit à l'attaque un deuxième coup l'atteignit et le précipita à nouveau sur le sol, à dix reprises au moins il chargea, sa truffe , ses oreilles, et sa gueule étaient ensanglantées; Buck fut assommé quand il revint à lui , il restait sans force, l'homme lui apporta de l'eau et de la viande crue qu'il lui donna morceau par morceau ,puis lui caressa la tête. Buck fut alors vendu une nouvelle fois à un petit homme ratatiné qui l'emmena avec une chienne terre neuve nommée Curly ils ne furent pas les seuls dans l'entrepont du  Narval ; bien que les jours fussent tous semblables Buck sentit que la température devenait de plus en plus froide Buck avait été arraché à la civilisation et précipité au cœur de la vie primitive , les hommes et les chiens ne connaissaient d'autre loi que celle des crocs et du gourdin , il assista à un combat un chien esquimau contre la chienne Curly il combattait à la façon des loups; Buck en restait cloué sur place par la stupeur. On lui mit un harnais et il devait tirer le traîneau avec ses compagnons, il dormait en faisant un trou  dans la neige pour ne pas avoir froid, il apprit très vite les ruses, son corps amaigri se muscla énormément, il devait combattre pour garder sa place, Au printemps, les chiens n'avaient rien à faire sauf à traîner  dans le camp . Il y avait aussi l'appel qui sans cesse venait de la profondeur de la forêt chaque fois qu'il l'entendait Buck était la proie d'un grand trouble; il levait la tête, restait un instant les oreilles pointées, puis il se dressait d'un bond pénétrait, au galop dans la forêt , l'explorait de tous côtés  il s'embusquait dans un buisson et observait les allées et venus des oiseaux à la cime des arbres.Une nuit il fut tiré en sursaut de son sommeil, un long hurlement semblable à ceux que poussent les chiens esquimaux très vite en silence il traversa le camp endormi et s'enfonça dans la forêt jusqu'au moment où il découvrit au centre d'une clairière un loup très maigre, cependant Buck ne l'attaqua pas ,il se contenta de décrire des cercles autour de lui ,brusquement le loup se détourna et s'enfuit, la poursuite commença, il galopait jusqu'à ce que  Buck l'ai rejoint  puis repartit dans une autre direction ,puis le loup s'arrêta et frotta sa truffe contre celle de Buck, l'amitié était scellée , ils partirent côte à côte dans le crépuscule, puis  Buck revint au  camp, de plus en plus souvent il s'absentait, parfois plusieurs jours, une semaine entière, il cherchait en vain les empreintes du loup, il pêchait des saumons dans un large torrent, il égorgea un grand ours noir de plus en plus  Buck se sentait avide de sang, grâce à sa force et son habileté, il réussissait à survivre dans un milieu hostile où les faibles sont voués à l'anéantissement. Buck revint au camp avec ses nerfs tendus et ses sens en alerte il s'était passés quelque chose ,il découvrit les chiens et les hommes morts et agonisants criblés de flèches, les Yeehats dansaient lorsqu'ils entendirent l'effrayant grondement de Buck ils s'interrompirent et virent se ruer sur eux un animal tel qu'il n'en avaient jamais vu auparavant, un ouragan de fureur, une bête qui semblait résolue à les anéantir tous. Buck attaqua le chef de la tribu indienne ,il lui trancha la veine jugulaire le sang jaillit comme une fontaine, il sauta sur un autre Yeehat et au passage lui trancha aussi la gorge , il se sentait fier de lui même, il avait tué des hommes le plus noble de tous les gibiers.Après quoi ,ce dernier s'assit, pointa son museau vers la lune et fit entendre un hurlement prolongé ,les autres loups l'imitèrent, l'appel était si proche si facile à déchiffrer le concert terminé, il s'avança et la bande forma un cercle autour de lui, on le flaira presque s'en méfiance, quelques loups lancèrent un jappement et filèrent vers la forêt tous les autres le suivirent, jappant en chœur ; Buck jappa lui aussi, en galoppant côte à côte avec le frère sauvage.

lundi 12 janvier 2015

Les Mots de Jean-Paul Sartre



Jean Paul Sartre est né à Paris en 1905, sa mère est veuve à l'âge de 20 ans, sans argent, ni métier elle décide de retourner vivre chez ses parents. Il y a trois chambres dans notre maison, celle de mon grand père, celle de ma grand mère, celle des "enfants" les enfants c'est nous.Mon grand père tolère sa fille Anne Marie parce qu'elle est veuve et  qu'elle les aide dans la maison. Moi je fus sa merveille , il prit le parti de me considérer comme une faveur singulière du destin, je le comblait par ma seule présence, il m'appelait son tout petit d'une voix qui chevrotait de tendresse. J'ai commencé ma vie , comme je la finirai  sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand père il y en avait partout, sur les rayons de la bibliothèque, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait. Charles Schweitzer m'apprit qu'il avait un ennemi mortel son éditeur quand il recevait par mandat, le montant de ses droits d'auteur; il levait les bras au ciel en criant et s'adressant à ma grand mère déclarait sombrement " Mon éditeur ne vole comme dans un bois" Mon respect s'accrut pour ce saint homme , dont le dévouement ne trouvait pas de récompense: je fus préparé de bonne heure à traiter le professorat comme le sacerdoce et la littérature comme une passion.Je ne savais pas lire, mais  j'étais assez snob pour exiger d'avoir mes livres; mon grand père m'offrit les Contes du poète Maurice Bouchor; ma mère me lisait ces livres, je devins sensible à la succession rigoureuse des mots: à chaque lecture ils revenaient, toujours les mêmes dans le même ordre, je les attendais ; je fus jaloux de ma mère et je résolus de lui prendre son rôle, je fis semblant de lire, je suivais des yeux les lignes noires et je me racontais une histoire à voix haute en prenant soin de prononcer toutes les syllabes , on décida qu'il était temps de m'enseigner l'alphabet.Je pris dans la bibliothèque le Grand Larousse, hommes et bêtes étaient là en personne: les gravures c'étaient leurs corps le texte c'étaient leurs âmes. Vers 10 ans je me délectais en lisant Les Transatlantiques; on y montre un petit Américain et sa soeur,  je m'incarnais dans le petit garçon et j'aimais à travers lui Bildy la fillette. Jusqu'à 10 ans je restais seul entre un vieillard et deux femmes, ma vérité, mon caractère et mon nom étaient aux mains des adultes je restais enfermé dans cette geôle , pourtant  cela existait l'avenir, le cinéma me l'avait révélé, je rêvais d'avoir un destin. Je fus sauvé par mon grand père, il me jeta sans le vouloir dans une imposture nouvelle qui changea ma vie. Au début de l'été, nous partions pour Arcachon, les deux femmes et moi, mon grand père nous écrivait trois fois la semaine, deux pages pour Louise ma grand mère, un post-scriptum pour Anne-Marie sa fille , pour moi toute une lettre en vers. Ma mère apprit et m'enseigna les règles de la prosodie je répondis à mon grand père, par retour du courrier je reçu un poème à ma gloire; l'habitude était prise.J'écrivais par singerie, par cérémonie pour faire comme les grandes personnes, j'écrivais surtout parce que j'étais le petit fils de Charles Schweitzer, enfant public, j'adoptais en public le mythe de ma classe et de ma génération, on profite de l'acquis, on capitalise l'expérience, le présent s'enrichit de tout le passé. Mes premières années surtout, je les ai biffées; quand j'ai commencé ce livre,il m'a fallu beaucoup de temps pour le déchiffrer sous les ratures. Des amis s'étonnaient, quand j'avais trente ans: "on dirait que vous n'avez pas eu de parents. Ni d'enfance." et j'avais la sottise d'être flatté. J'aime et je respecte, pourtant, l'humble et tenace fidélité que certaines gens, des femmes surtout gardent à leur goûts, à leurs désirs, à leurs anciennes entreprises, aux fêtes disparues, j'admire leur volonté de rester les mêmes au milieu du changement, de sauver leur mémoire. Longtemps j'ai pris ma plume pour une épée, à présent je connais notre impuissance N'importe : je fais , je ferai des livres; il en faut, cela sert tout de même. La culture ne sauve rien, ni personne, elle ne justifie pas; mais c'est un produit de l'homme, il s'y projette, s'y reconnaît; seul ce miroir critique lui offre son image. Du reste, ce vieux bâtiment ruineux mon imposture, c'est aussi mon caractère, on se défait d'une névrose, on ne se guérit pas de soi, usés, effacés,humiliés, rencognés, passés sous silence tout les traits de l'enfance sont restés chez le quinquagénaire.Tout un homme, fais de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui.