lundi 1 septembre 2014

Contes et Légendes d'Arriège d'Olivier De Robert





L'auteur nous parle comment dès son enfance, il est imprégné des paysages des odeurs, des forêts aux temps des champignons et les vivifiants embruns des cascades de montagne. L'Ariège lui a tant donné de bonheur dans son enfance qu'il est venu y construire sa vie d'homme. Qui ne connaît pas en Ariège ce célèbre conteur qu'il est devenu;  il nous raconte dans ce livre quelques contes et légendes de l'Ariège .Le premier des Massadels  les querelles des habitants de Saurat et de Massat séparé par le Col du Port et se critiquant depuis des générations. Le pont du diable, qu'un habitant dénommé Célestin vit apparaître à l'autre bout du pré une silhouette , l'étrange apparition se précisa et il distingua un grand type tout vêtu de noir à l'air lugubre, un étranger au village qui lui proposa de construire un pont, il me faudra une nuit , il ne coûtera presque rien,  l'ami, je me payerai  juste en prenant l'âme du premier qui passera sur le pont. Olivier nous conseille aussi  de prendre de bonne habitudes lorsque l'on va en montagne " Il y a une chose sur laquelle il ne faut pas rigoler en montagne c'est le salut du berger, d'aussi loin que vous le verrez, il faut lui adresser un geste amical ,car tout le monde vous le dira si vous y manquez il y  aura un orage ! je montais vers le massif du Tabe, cette ascension par le versant nord m'avait comblé, mais  à quelques pas du  sommet tout bascula, un voile noir tomba sur le ciel, en quatre enjambées je fus près de lui,  accueilli par les jappements aigus du chien aussi mouillé que moi; le berger me fit remarquer qu'il c'était mis à pleuvoir et oui lui répondis je il fait un bel orage il se tourna vers moi,  haussa les épaules et affirma tranquillement, Eh oui, c'est de votre faute; en montant vous avez jeté un caillou dans le lac alors il fait orage, c'est normal car ici d'après la légende cet étang est la porte de l'enfer alors quand on y jette un caillou, ça agace le diable; ça se sait depuis toujours, c'est pour ça qu'on l'appelle l'étang du diable, celui qui est plus bas, c'est l'étang des truites... Il nous parle aussi des Champignons , car il y a en  Ariège un sujet plus propice aux conflits de l'ours celui des champignons, mais attention on ne se baisse pas pour n'importe quoi ; le cèpe et la morille oh je ne dis pas q'il n'y a pas quelques passionnés de mycologie qui ramassent aussi les girolles, coulemelles etc... mais la masse ariégeoise vas aux cèpes et aux morilles, mais attention chacun son coin, son rituel on ne dis pas " aller ramasser des champignons" mais aller aux champignons"  comme on dirait " aller à la messe" Les anciens se plaignent de leurs rhumatismes et disent en regardant le ciel " Té il vas pleuvoir" aux premières lueurs de l'automne c'est l'Ariégeois qui se donne aux champignons , il vas alors sur les chemins connus de lui seul à la recherche de ce Graal à la tête brune sous les feuilles mortes. Venez donc compter aux premiers jours d' octobre le nombre de voitures hâtivement parquées sur les bas côtés de nos routes forestières ! les immatriculations trahissent leurs origines limitrophes normal que l'Ariégeois de dresse, prêt à défendre la terre sacrée de ces ancêtres. Les populations étant partie prenante si vous demandez dans quelle forêt on peut aller chercher des champignons, je connais déjà  la réponse " N'y allez  pas;  il y a des vipères " Les ancêtres rusaient ,les uns allaient chercher de l'huile à 30 kilomètres  pour ne pas alerter son monde; d'autre se baladaient avec un panier à prunes muni d' un double fond, un malheureux ayant commis l'erreur de se garer en bordure d'un  champ retrouva le terrain soigneusement labouré autour de sa voiture rendant impossible tout mouvement. Donc avec ou sans vipères, en automne soyez gentil de ne pas fureter dans les bois  qui ne sont pas les vôtres, allez voir les gens, parlez leur, il vous offrirons un petit coup de gnôle, dévoilez vous je suis sûr que très vite, on vous inviteras à table et sans manière on s’octroiera  le luxe  de vous inviter à manger  une poêlé de cèpes, respecter ce désir là c'est comprendre les femmes et les hommes de cette terre
La folle de Moncalm  "Mais enfin, puisque que je vous dis que je l'ai vue ! De mes yeux vue ! Je l'ai vue la femme ! une femme nue elle court les montagnes ; le vieux berger à affirmé qu'à plusieurs reprises il a vu là haut sur son estive , une femme nue elle avait de longs cheveux blonds, leste et rapide . Ainsi donc on décida de ramener cette femme à la civilisation les rudes montagnes de Bassies du Montcalm et des trois seigneurs sont dangereuses  et les chasseurs d'isards partirent à sa recherche; quand on amena triomphalement cette prise de chasse  au curé de Suc ,il tenta de l'interroger, de la raisonner ,elle ne fit que hurler où pousser des gémissements terrifiés  blottie dans un coin du presbytère elle s'enfuit au petit matin elle avait disparue etc... Croustet Tatai montreurs d'Ours  A la fin du XII siècle à Ercé, Ustou ou Oust , ces rudes patelins, dont les noms sonnent comme des grognements; tu es l'aîné ou tu crève, si tu n'es pas l'aîné, tu n'as pas de terre, pas plus que la maison on n'as pas les moyen de partager l'héritage, Deux frères d'une ferme décidèrent de partir aux Amériques pour  faire Oussaillès ( montreur d' Ours ) les plantigrades apprenaient facilement à se dandiner, à se tenir debout, les dresseurs partaient avec leurs bêtes enchaîner pour les exhiber dans les villes et villages du pays c'étaient un bonheur pour les paysans de voir le vieil ennemi  réduit à l'esclavage, le père renié , la terreur des montagnes. Montréal , Québec ,les deux frères et leur ours se trouvèrent finalement bien dans cette Amérique au regard tourné vers la France  ;ainsi fut leur vie partagée entre la vie sur le mont Valier depuis les granges de Cominac et la  rude déambulation de saltimbanques animaliers dans les rues de Montréal etc... Une fois posé sur la terre d'Ariège, que ce soit pour une paire de semaines ou pour la vie entière,on en vient a se demander ou a écouter ses légendes, histoires et autres sornettes extirpés de la mémoire locale.