vendredi 25 mars 2022

Survivant des glaces de Mike Horn


   



Un craquement lugubre plus qu'une plainte, un prodigieux raclement métallique, je suis projeté vers l'avant ... Pangea s'immobilise  en tremblant . Je suis au beau milieu de cette mer de Chine et je fais route vers le Nord avec Jacek mon bras droit depuis une douzaine d'année, homme miracle qui sait tout faire avec rien et Laure qui à bord depuis tant d'années , joue de multiples rôles elle est à la fois maman de l'équipe , celle aussi qui nous nourrit et même parfois la confidente des uns ou des autres  lors de nos aventures et autre expéditions au bout du monde . je surveillais le pilotage automatique qui maintient le bon cap et jetais de temps en temps un œil sur les cartes qui s'affichent sur les écrans, rien à signaler . Je ne connais pas bien cette partie du monde , mais je sais qu'elle représente un enjeu international majeur  pas seulement à cause de la richesse des poissons divers ou la surpêche autant que le braconnage honteux auxquels se livrent certaines industries locales, mais parce que ses sous-sols recèlent d'importants gisements de pétrole énergie fossile qui fascine les puissants de la région qui croient encore que l'or noir  est l'avenir de l'homme .Il me faut quelques secondes pour comprendre que mon bateau vient de s'échouer sur un récif artificiel qu'aucune carte de la région pas même les plus récentes ne mentionnait . Je sais , du moins j'ai déjà entendu dire , mais sans preuves formelles, que les Chinois ont pour habitudes de construire ici ou là des îles fantômes qu'ils font naître de toute part pour protéger leurs arrières ou affirmer leur suprématie. Il en existerait une petite dizaines. Transportant des tonnes de déblais , ils déversent aussi à jet continu rochers ou blocs de béton pour remblayer un territoire qui n'existe pas . Quand l'île est bien sécurisée , aplanie, stabilisée, les Chinois adeptes de ce grignotage discret  y construisent dans un secret gardé le plus longtemps possible une base militaire ou une piste d'atterrissage ...Cette fois , ni iceberg, ni glace mon navire s'est posé presque comme une fleur sur une île sans nom dont je ne pouvais deviner l'existence, nous sommes coincés , et je vois arriver les gardes côtes Chinois ; ils commencent par parler en WAF l'outil de communication classique entre deux navires proches . " Qui êtes vous , qu'est ce que vous faîtes là , vous savez que vous n'avez pas le droit d'être ici ? Je leur réponds que nous ignorions l'existence de ce confetti nulle part mentionné , que nous allons attendre que la marée remonte , que nous essaierons de reculer de quelques mètres, que peut-être s'ils le veulent bien, ils pourraient nous aider . Peu coopératifs ,ils me préviennent qu'ils vont venir à bord pour nous forcer à descendre . Mais il est hors de question que je quitte mon navire !La tension monte d'un cran , les Chinois nous ordonnent une nouvelle fois de quitter le bateau ou ils emploieront les grands moyens pour nous évacuer , les discussions sont longues et ardues au bout d'une heure trente nous n'avons plus le choix , à contre cœur  pour ne pas dire forcés, nous plongeons pour rejoindre à la nage le bateau des gardes côtes, je fulmine mais ne le montre pas , ils nous emmènent dans une petite salle de réunion , c'est le moment du sermon , suivi du passage à la question, mais là encore je sais à quoi m'en tenir au fil des années et des expéditions , il me fallait faire donc preuve de bon sens, de savoir vivre , de politesse et de déférence parce que , si je voulais sauver mon bateau , j'avais besoin de l'aide des Chinois autant que de leur soutien. Trois jours après , nous sommes arrivés à Sanya  sur l'île de Hainan une zone très touristique , la presse était là et les journalistes locaux voulaient comprendre ce qui s'était passé; conscient que j'avais tout intérêt à ne pas émettre la moindre critique envers la Chine , mon discours à eu l'air de passer et comble de la fortune , de ne déplaire à personne . Cela a duré trois jours jusqu'à ce que nous décidions que c'en étais assez , non seulement les Chinois n'avaient aucune raison de nous garder sur l'île ,mais il était clair qu'il n'avait pas l'intention de nous aider à récupérer  Pangea . Sans prévenir personne , et à la faveur  d'une surveillance relâchée , nous avons quitté l'hôtel en toute discrétion puis nous avons directement filé à l'aéroport . Mes filles que je pouvais joindre  régulièrement nous avaient réservés des places sur des vols différents ; Jacek et Laure décollèrent pour les Philippines , quand à moi je pris un vol pour Paris afin de trouver des soutiens politiques autant que financiers , une fois rentré chez moi en Suisse , je vais remuer ciel et terre pour entrer en contact avec un ami Chinois  dont les réseaux sont suffisamment étendus pour que l'on m'autorise à envoyer un remorqueur , il me donne son accord , je m'envole pour les Philippines et déniche un bateau qui pourrait sauver le mien, un énorme navire bien équipé aux moteurs de neuf mille chevaux , après trois jours de navigation, je me rends tout de suite à bord du bateau blessé , l'intérieur est complètement inondé, une vrai zone de guerre, des planches qui flottent , des objets qui cognent , heureusement l'avant du bateau n'a pas souffert , l'arrière est en revanche bosselé , déformé , certaines soudures ont lâchées . Je décide de concert avec l'équipage de vider les gigantesques réserve de gasoil ,il faut les pomper à la fois pour alléger Pangea et pour éviter tout risque de pollution si d'aventure, le sauvetage courait à la catastrophe . En mélangeant du sable , de l'eau et du ciment à prise rapide , je vais déverser quatre tonnes de cette préparation autour du gouvernail affaibli . Le ciment prend , nous regagnons le remorqueur pour attendre que la mer baisse ; on installe alors un câble monumental que j'attache avec une sangle énorme à la proue de Pangea, il faut tirer vers l'avant mais de biais, en évitant que le voilier ne se renverse, nous y sommes presque , tout à coup Pangea semble quitter l'aimant terrestre qui l'empêchait de se redresser se remet droite , roule d'un côté, manque de chavirer, son avant de dresse soudain , puis retombe lorsque l'arrière à son tour est libéré de sa gange de pierres et de récifs , nous flottons après quatre mois de stress, je suis sauvé, Pangea aussi ! Nous mettons le cap vers Sabic Bay , sur l'île de Luçon à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Manille pour y effectuer les réparations . Comme je le redoutais les réparations seront très longues  elle prendra des mois . Le temps presse, il nous faut partir direction Nome , port situé à l'extrême pointe Est de l'Alaska .Nous sommes fin août 2019 ,après quelques journées de navigation le mauvais temps déferle , avec des vents violents , la force des vagues et la hauteur des creux . Nous embarquons le 28 août très précisément  pour notre destination finale , quelque part ou la banquise  voudra bien de nous , vers ce fameux 85 degré nord , la latitude choisie pour que nous entreprenions notre longue traversée de l'Arctique via le pôle Borge et moi avant de nous enfoncer dans le désert blanc ,son climat ses dangers ses ours....Le 11 septembre ,nous sommes à 85 degré nord , la seule chose qui m'obsède, c'est de traverser la banquise  avec Borge de faire ce que personne n'a encore fait , de partir vivant et de revenir vivant . Plus un bruit alentour, seul les craquements de la glace répondent à l'étrange solennité de l'instant  cela fait deux heures que nous sommes partis . Dans quel état terminerons nous cette ultime épreuve ? Et au bout de combien de temps parviendrons nous à traverser cette région inhospitalière, dangereuse et mouvante qui coiffe le haut de notre monde? Nous progressons pour l'instant vers une glace fragile, nous observons notre nouvel environnement  que nous ne reconnaissons pas il ne ressemble pas à ce que nous avions connu il y a presque quinze ans . Nous estimions que 85 degré nord était la position parfaite pour commencer notre traversée à 5 degré du pôle nord, soit environ cinq cent cinquante kilomètres. Comment cela se calcule t-il ? C'est assez simple le sommet de notre monde se situe à 90 degré et chaque degré ligne invisible qui découpe la planète  entre son sud et son nord fait environ cent onze kilomètres....Nous voilà donc à 85 degrés nord là où normalement la glace ne fond jamais . Nous suivons la brèche vers le nord , avant de constater qu'elle ne cesse de s'élargir, nous revenons sur nos pas et essayons vers le sud peine perdu  de l'eau là aussi à perte de vue , nous n'avons pas le choix , il faut traverser avec les kayaks gonflables ,une fois arrivés de l'autre côté  il nous faut tiré la corde alourdie par les eaux glaciales, nous avons enlevés nos moufles pour enfiler des gants de pêcheur imperméable, mouillées nos moufles deviendraient inutilisables; pendant les cinq jours suivants nous ne cesserons de traverser des zones d'eau libre , traverser , trouver le bon endroit pour se hisser à nouveau sur la glace, rechausser les skis repartir.. Usant . Il ne fait pas assez froid !-12 -10 parfois même -8 nous espérions être en dessous des -20. Il nous faudra huit jours pour dépasser notre premier degré .Et pour arriver au pôle nord situé à 90 degré nous avons cinq degré à franchir , soit environ cinq cent soixante kilomètres. Monter la tente est  un exercice quotidien , on ne peut pas s'arrêter n'importe où, il faut d'abord s'assurer qu'il s'agit d'une plaque de glace suffisamment solide qui ne dérive pas trop .Borge est toujours dehors pour dérouler son dispositif anti-ours, un réseau de fils couplé à une sorte de chapelet de fusées éclairantes qui se déclencheront si un plantigrade s'y aventure Borge prépare la neige qu'il faut faire fondre ,après en avoir trouvé quelle soit propre et non salée ce qui n'est pas toujours évident . Nous pouvons alors utiliser notre réchaud qui fonctionne au fuel pour obtenir les quatorze litres d'eau dont nous avons besoin pour la journée. Chaque soir , au dîner , nous commençons par une soupe de poissons, dans laquelle on émiette des chips; ça gonfle , c'est nourrissant , ensuite un plat lyophilisé, là encore il faut ajouter de l'eau très chaude .Le matin on se réveille , on boit de l'eau puis on se prépare un café deux grammes chacun pas plus , nous mangeons des flocons d'avoine mélangé à de l'huile d'olive et du sucre brun ; nous préparons enfin la nourriture pour la journée , un mélange de noix, de fruits secs broyés avec de l'huile de tournesol . Nous replions le campement , prêt à repartir . Message envoyé à mes filles le septième jour Lat. 86 ° 07 16"N Lon. 131°37'25"E Alors que la lumière se fait de plus en plus basse, que les ténèbres commence à régner sur l'Arctique pour geler toute vie pendant les six prochains mois, Borge et moi sommes en mode de survie, les sens en éveil, une erreur et c'est la fin du match, notre plus grande crainte reste encore et toujours cette glace trop fine . Le neuvième jour enfin , nous ne nous servirons plus de nos kayaks , la glace est solide , nous apercevons les premières trace d'ours polaire. C'est donc au onzième jour  les premières souffrances mentales et physiques se font ressentir , du gris du brouillard que pourrais presque couper au couteau , nous tractons sur nos luges chacun 185 kilos .C'est le quatorzième jour  nous apprêtons à essuyer une grosse tempête de vent fort l'impression qu'il fait -50° tant l'addition de la température et du souffle glacial multiplie la sensation de froid, la tempête fait bouger la glace, la fait exploser même , le campement devient dangereux, c'est sur le nez principalement que le mal concentre ses assauts, la meilleure manière de nous protéger consiste  à utiliser la morve qui coule de nos nez , et de nous en tartiner régulièrement le visage, c'est la méthode esquimaude , ça fait une couche protectrice . Nous sommes le vingtième jour, des nouvelles brèches d'eau sont apparues , il va falloir ressortir les kayaks et à nouveau naviguer . Les 88° nord sont dépassé en trois jours, lampes frontales toujours allumées nous avançons de vingt trois kilomètres nous arrivons dans le dernier degré, nous ne somme plus qu'a cent onze kilomètres du pôle , le vent est trop fort il nous fait reculé les derniers degré à franchir se sont dédoublés , l'une de mes dent se brise, elle s'est éparpillée dans ma bouche ,à part recracher les éclats ,je ne peux pas faire grand chose, je n'informe pas Borge pour ne pas nous arrêter plus longtemps . En revanche le soir dans la tente je lui demande si nous avons toujours de ce petit ciment qui colmate , Borge se métamorphose en dentiste de ses gros doigts gelés, il dépose la mixture sur ma gencive et appuie fortement ; a charge de revanche mon vieux ! Celle-ci ne se fait pas attendre, quelques jours plus tard, Borge qui, lorsque nous dormons enfouit dans ses oreilles des bouchons pour ne pas entendre mes ronflements de grognard, en coince un peu trop profondément , en essayant de le récupérer au lieu de le retirer, il l'enfonce encore plus dans son conduit auditif ; je lui dois bien ça, c'est à moi de m'improviser médecin, nous avions toujours emporté dans notre nécessaire de secours une pince à épiler , mes gestes ne sont pas celle d'un expert, mais ma main reste sûre , je progresse prudemment, je pousse plus profondément encore le petit cylindre de mousse jusqu'à ce que les deux bout de ma pince parvienne à le saisir. Le trente sixième jour nous arrivons enfin au pôle 89° , ce soir , nous sommes deux hommes abrutis de fatigue, nous avons donc eu besoin de onze jours pour effacer les cent onze kilomètres du dernier degré; en cinq semaines au lieu de trois pour atteindre notre objectif. Maintenant débute l'expédition  qui doit nous ramener à la maison , au dessus de nous il n'y a plus rien ,le GPS peine à nous dire vraiment où nous nous trouvons jusqu'au moment où s'inscrivent les deux chiffres un 9 et un 0 qui certifient que nous sommes au bon endroit . Le quarante cinquième jour le vent se replie dans une direction qui ne nous convient pas , la dérive s'inverse  nous repartons malgré nous vers un nord-nord ouest de plus en plus déplaisant, nous repartons vers le pôle ou vers le Groenland ce qui n'est pas mieux . Je ne suis pas certain que nos interlocuteurs soient dupes , leurs encouragements sont tout à la fois réconfortants même si je sens, je comprends leurs inquiétudes, j'espère que le vent se décidera enfin à tourner, qu'une aide quelconque nous sera fournie, mais par qui ? Nous sommes encore très loin, personnes ne peut venir nous sauver; pas question de couler même si nous n'avons que trente deux jours de nourriture. Le soixante quinzième jour , nous sommes physiquement à bout et avons du perdre chacun dix et quinze kilos , les distances s'amenuisent , le 85° est en vue, ça y est, c'est enfin validé; arrivons-nous dans une zone où notre progression sera plus rapide ? Mais combien de temps pourrons nous marcher encore ? Six jours durant , nous n'avancerons pas ,reculons même vers le 86°. Soixante quinzième jour, la température  de -33, brèche d'eau qui gèle enfin et trente trois kilomètres effectués sans difficultés, la dérive nous pousse sud-sud ouest et c'est bon pour nous , nous sommes fatigués il ne nous reste que dix jours de nourriture. Les médias commencent  à parler de nous , à faire monter l'inquiétude, ils nous annoncent en danger de mort. Deux amis explorateurs Alesksander Gama et Bengt Rotmo vont venir à notre rencontre une fois le Lance arrivé à 82° , lorsque nous apprenons la nouvelle, nous sommes à 83°59 , il nous reste toujours la possibilité de déclencher notre balise au cas où, mais nous ne pouvons nous y résoudre. Nous sommes le quatre vingt troisième jour, il nous reste de quoi manger pour deux jours , on pousse encore au delà de nos limites, mais nous arrivons vers de l'eau pas gelée, nous la contournons , nous devons être à une cinquantaine de kilomètres du bateau , nous dormons quatre heures avant de repartir , nous partons pour sauver nos vies, la tempête est passée, nous sommes au quatre vingt quatrième jour il ne nous reste qu'un jour de nourriture ! la dérive à repris , la température frôle les -30° ce qui veut dire si le vent tombe, la glace vas se reformer, en marchant s'en nous arrêter , nous serons au bateau dans deux jours. Nous distinguons  une lumière à l'horizon, un instant nous pensons à la lune, mais il s'agit des projecteurs du Lance qui balaie le ciel pour nous indiquer sa position ; plus près de nous ,nous apercevons deux petites lumières mouvantes et rassurantes . Ce sont Aleks et Bengt coincés dans une brèche d'eau qui nous sépare ils la longe pour trouver un passage ; ils ne sont qu'à deux cent mètres de nous . Borge sort alors la caméra thermique  pour filmer le début des retrouvailles . De mon côté, je m'approche de la brèche....Au moment où je me tourne vers Borge, la glace s'effondre , j'ai fait le pas de trop . L'un de mes ski entraîne ma jambe dans l'eau , l'autre reste heureusement sur une partie plus solide de la glace . Borge jette sa caméra et court vers moi, je lui hurle d'arrêter. Les secondes deviennent des minutes, les minutes des heures ; j'oublie tout ce qui m'entoure, le Lance ,Aleks et Bengt, je pense qu'à moi et au moyen de m'en sortir, j'ai l'impression de me dissoudre lentement dans un bloc de ciment mouillé, j'essaie de sortir ma jambe une première fois , en tentant de prendre appuie sur mon ski dans l'eau je ne le referais pas deux fois trop risqué, je tente alors d'utiliser l'autre ski toujours posé sur la glace , je sens le froid vif de l'extérieur, l'eau s'infiltre dans mes habits, mes poches, mes chaussures, les grosses moufles ; chaque élément pèse une tonne , je garde la tête à l'extérieur , j'essaie de m'allonger sur le dos  sans m'enfoncer trop dans cette soupe, j'arrive à tourné la tête puis à pivoter le haut de mon corps pour me retrouver quasiment sur le ventre, face à la glace solide , je me débarrasse des moufles, je suis coincé mais j'ai suffisamment de prise pour que mes doigts s'accrochent à la glace  ; mais tout vas si vite que la perceptive de mourir n'a pas l'occasion de trouver une faille dans mon esprit, de mes mains nus je continue de m'accrocher à la glace solide ,mon corps se sens toujours au chaud, je continue de faire bouger mon ski vers le haut, la spatule apparaît , je parviens à m'extraire du guêpier....Il faut faire extrêmement  vite Borge installe immédiatement le tente je l'aide avant de me jeter à l'intérieur , je veux enlever mes vêtements mais le froid à instantanément givré la fermeture éclair de ma veste , on découpe tout avec un couteau, j'enlève mes sous -vêtements, Borge m'apporte mon thermos l'eau est toujours chaude, je prends des rouleaux de papiers hygiénique les mouille et commencent à enlever le sel qui me colle à la peau, tout en me réchauffant un peu , petit à petit j'ai des frissons une sorte de choc thermique à assumer ; je suis gelé , les deux explorateurs nous ont rejoints il reste encore une vingtaine de kilomètres ;il nous faudra une journée et demi de marche pour rejoindre le bateau, Borge et moi nous arrêtons pour un dernier geste; on se prend dans les bras, on se remercie mutuellement , notre histoire se termine plutôt bien .