lundi 18 août 2025

Une histoire d'hommes et de métaux de Louis Hauser


 En 1907, à la mort de leur père , deux frères reçoivent un petit capital en héritage. Ils décident alors de s'associer et d'investir leurs fonds dans une affaire de négoce; ils sont jeunes moins de 25 ans mais impatients d'entreprendre et de réussir. Tous les deux ont une formation technique; l'aîné Adrien Duval est diplômé de l'Ecole Centrale de Lyon et son frère Henri est licencié en Sciences. Ils ont hâte de monter dans le train de l'aventure qui commence à bouleverser la société industrielle et dont l'automobile est le plus beau symbole. Cependant les deux frères sont conscients de leur inexpérience et souhaitent s'associer avec un homme mûr, riche en relation et capable d'apporter des capitaux qui s'ajouteraient  à leurs propres fonds; ils s'adressent à un cabinet spécialisé dans le rapprochement d'entreprises; c'est ainsi qu'ils entrent en contact avec un certain Pierre François Marie Aubert un homme d'envergure, de dix ans leur aîné, ancien élève de l'école Polytechnique, qui possède déjà un fond de commerce . Ce modeste établissement vend des limes, des outils et débite des barres d'acier. Les trois hommes décident de s'associer et c'est ainsi qu'est créée  le 2 décembre 1907  la société en nom collectif " Aubert et Duval frères" au capital de 200 000 francs de l'époque environ 500 000 euros d'aujourd'hui. Le magasin d'acier et d'outillage, exploité désormais par les trois associés connaît dès l'origine une belle prospérité. Les centaines d'ateliers de mécanique implantés dans l'est de Paris particulièrement dans le  IIème arrondissement préparent l'avènement de la belle mécanique, celle qui usinera demain de nouveaux matériaux, aciers spéciaux et alliages légers. Mais l'ambition des nouveaux associés dépasse largement le simple commerce de coupe d'acier; leur objectif est de négocier avec les firmes étrangères de fructueux accords de représentation exclusive. Les trois hommes se sont répartis les tâches, en fonction de leur qualités respectives ; Adrien, homme de rigueur, pétri de bon sens, sectaire par goût prend rapidement de l'ascendant sur les associés, il devient chef de maison, ayant l'œil à tout manageant le personnel critiquant s'il le faut les excès d'Aubert et Henri Duval ; ces deux là ne sont à l'aise qu'à l'extérieur de l'entreprise. Henri est présent chez les clients, à l'atelier ou sur la table de dessin à conseiller ses amis techniciens sur le choix des matériaux et des processus de bonnes opportunités. A 40 ans l'homme aime séduire, c'est un beau parleur en société, il sait négocier un contrat à son avantage, il adore le monde , brille dans les salons, courtise les femmes; le contraire de la vie monacale et austère qu'Adrien s'impose à la tête de la société. En fait les trois hommes sont aussi différents qu'il n'est possible ce qui qui les conduira parfois à des empoignades mais leur diversité constitue une chance formidable pour l'entreprise. Chacun est derrière son fourneau, Aubert dans le grand monde, Henri Duval chez les mécaniciens, Adrien à la maison, gardien de l'ordre et de la raison. Le jour vient où les efforts de Pierre Aubert portent leurs fruits: un excellent accord de représentation est négocié avec la firme anglaise John Brown , champion du monde des aciers spéciaux. A la veille de la première guerre mondiale les Anglais sont incontestablement les rois de l'acier, leur avance sur leurs concurrents européens est considérable, ils sont les seuls à fabriquer des aciers alliés de qualités, le plus beau fleuron de la sidérurgie britannique est sans contexte la firme John Brown de Sheffield qui vend ses produits dans le monde entier. Ses activités sont multiples, la firme exploite entre autres de puissants chantiers navals, ayant construit notamment le paquebot Lusitania de 33 000 tonnes torpillés en 1915 par les Allemands. Il n'a pas échappé à Pierre Aubert que l'entreprise de Sheffield n'avait pas encore d'agent en France et il décide de tenter sa chance. Après de multiples entretiens, John Brown finit par accepter d'accorder à " Aubert et Duval Frères" la représentation exclusive en France de la gamme complète de leurs aciers. La première page de l'entreprise est tournée; le contrat liant l'entreprise des Duval à John Brown est à peine signé que la guerre menace. L'Angleterre comme la France s'empresse de réarmer ,la guerre finit par éclater; les hommes sont appelés au front et aussi Pierre Aubert et Henri Duval. Le premier capitaine d'artillerie est mobilisé dans le service automobile de l'armée; le second adjudant est appelé à rejoindre la 2ième armée Bar le Duc si bien qu'Adrien Duval reste seul aux commandes de la jeune entreprise. Pendant quatre ans, ils sont devenus des producteurs d'acier contraint à alimenter en priorité le formidable appétit des industries de guerre. De cette période Adrien tire la leçon que pour prospérer il faut rejoindre le club très fermé des producteurs et ne plus se contenter de faire commerce des autres. Il ne tardera pas, à mettre les faits en harmonie avec sa conviction. L'idée d'Adrien est de conserver le précieux accord commercial signé avant la guerre avec John Brown tout en mettant un pied dans le processus industriel. Adrien Duval veut disposer d'une petite forge, d'un atelier de traitement thermique et d'un laboratoire de métallurgie pour procéder à des expertises, faire des essais, conseiller la clientèle. Dans ce but, la société acquiert dès 1919 un vaste terrain à Gennevilliers, dans la banlieue nord de Paris. Cette première tentative industrielle ne rencontrera pas le succès , malgré de bonne commandes de l'industrie automobiles pour des pignons et des arbres forgés, le chiffre d'affaire demeure insuffisant et deux ans après sa création, l'atelier ferme par les associés de Fornop. Cependant l'usine ne meurt pas pour autant, car le dépôt d'acier connaît un développement rapide. L'achat du terrain de Gennevilliers s'est révélé une excellente affaire et son étendue va permettre au fil des ans, l'implantation de nouvelles installations industrielles : recuit traitements  thermiques, fonderie, étirages, rectification... Aubert et Duval sont décidés à se libérer de la tutelle de leur fournisseur anglais, à produire leurs propres aciers , à maitriser leur qualité à devenir enfin de vrais industriels . Pour cela il faut bâtir une autre usine, leur choix se porte sur une usine appartenant à la " Société Electrométallurgique d'Auvergne, l' EMA " elle est implantée en pleine montagne sur le territoire de la commune des Ancizes . Elle dispose de fours électriques qui intéresse vivement les Duval , car ils pourront grâce à eux élaborer leurs premières coulées d'acier. C'est en 1926 Qu'Aubert et Duval deviennent locataire de l'Usine des Ancizes, elle n'en deviendra propriétaire qu'en 1939.De 300 ouvriers en 1930 , l'effectif de l'usine des Ancizes double en quatre ans en passant à 600 en 1936 , de nouveaux fours sont construits, une puissante forge est crée, les laminoirs sont modernisés, elle produit tout une gamme d'aciers spéciaux inspirés de ceux des Anglais, destinés pour la plupart aux constructeurs automobiles . André Citroën confie  la quasi-totalité de ses besoin à Henri Duval. En  1932 Pierre Aubert négocie avec Krupp la cession d'une licence exclusive relative à un procédé de durcissement superficiel des aciers par apport d'azote. Ainsi naît  chez les Aubert une activité nouvelle, la nitruration . Dans le même temps, le siège social est transféré à Neuilly, un vaste bâtiment y est construit il permet d'accueillir un personnel commercial de plus en plus nombreux pour satisfaire les besoins de la clientèle. En seulement 10 ans Aubert et Duval est devenu une société industrielle respectée par ses clients , jalousé  par ses concurrents . Elle dispose d'un appareil productif puissant , couvrant tout une gamme des activités métallurgiques que les moyens de l'usine de Gennevilliers complétant ceux des Ancizes ; et pourtant cette métamorphose a dû encaisser des variations brutales de conjoncture peu favorable aux affaires. La dépression sévit  plusieurs années et culmine en 1936 alors que la France se met en grève ; l'usine des Ancizes n'est pas épargnée et reste fermée une quinzaine de jours. La retentissante faillite de Citroën  plonge Aubert et Duval dans une délicate situation financière. Les affaires reprennent en 1937 et 1938 car la guerre menace et la France réarme dans l'urgence, ils tournent à plein régimes, alimentent de ces aciers tous les programmes militaires. Hélas la défaite de 1940 met un terme brutal au plein emploi des hommes et des machines. En juin 40 les Allemands foncent sur Paris, les usines parisiennes travaillant pour la défense nationales sont invitées à quitter la capitale ,malgré les pressions de l'occupant, l'usine ne livre ni aciers, ni ouvriers réquisitionnés par le STO, les installations sensibles sont sabotées par la résistance avec la complicité de la direction de l'usine. Adrien Duval donne l'ordre d'évacuer l'usine de Gennevilliers et le siège social puis de gagner l'Auvergne , l'usine des Ancizes constitue un  solide point d'appui. Très vite les Allemands exigent d'Aubert et Duval des fournitures d'aciers pour alimenter leurs industries de guerre, les Duval refusent énergiquement de collaborer avec l'ennemi et les rapports se tendent entre l'usine des Ancizes et les nazis en raison de sa fabrication sensibles elle constitue une cible privilégiée par les Allemands qui la bombarde le 10 mai 1940. La libération de la France en 1944 met fin au cauchemar mais laisse Aubert et Duval en piteux état. Pendant toute la durée de la guerre Pierre Aubert demeure aux Etats Unis, où il avait crée en 1940, la société Nitralloy, la vocation de celle-ci était d'exploiter outre atlantique le procédé de nitruration  dont le brevet  avait été acquis de Krupp quelques années plus tôt. La guerre terminé  Pierre Aubert choisit de s'établir définitivement aux Etats Unis et déclare aux Duval son intention de se retirer de la société qu'il avait crée avec eux quarante  ans plus tôt . Aux fils d'Adrien pour moitié et pour moitié  à Jean . La société s'appellera désormais " Anciens Etablissements Aubert et Duval AHR ) successeurs " Le départ de Pierre Aubert donne aux Duval la totale maitrise de l'entreprise, dans le fond ils ne sont pas fâchés, ils n'aiment pas composer avec des tiers, négocier sans cesse des décisions partager le pouvoir. Les Duval sont désormais maîtres chez eux, ils peuvent conduire les affaires comme ils l'entendent. Et puis des forces nouvelles s'apprêtent à doper l'entreprise; l'arrivée des deux jeunes fils d'Adrien, tous les deux capables et travailleurs est porteuse d'un immense espoir pour l'avenir Aubert Duval . La guerre avait gravement dégradé l'outil industriel, la reconstruction à mobiliser toutes les énergies. L'effort réalisé par les Duval est alors considérable, un premier four à arc d'une capacité de 45 tonnes est mis en service à l'aciérie en 1963. Deux ans plus tard est installés aux Ancizes un premier four à induction sous vide pour répondre aux nouveaux besoins de l'aéronautique. En 1972, le laminoir est équipé d'une cage trio, la même année est mise en service aux Ancizes une presse à forger de 45 000 tonnes entièrement automatique. L'introduction des nouveaux dirigeants se fait progressivement dans des fonctions subalternes pour commencer . Des quatre  jeunes Duval, trois sortent d'écoles d'ingénieurs, le quatrième  d'une école de commerce . Leurs introductions dans la société est programmée comme suit : - 1er novembre 1966 Patrick Duval, fils de Robert, le 1er août 1972 Edouard Duval fils de Robert, le 1er mai 1973 Georges Duval fils de Jean , le 12 mai 1975 Camille Duval fils de Robert. En janvier 1984, les Duval décident de créer une société industrielle au nom de Aciéries Aubert et Duval ( AAD) reprenant les actifs de l'ancienne société familiales, dans le même temps est née une société holding baptisée Aubert et Duval. Lorsque le programme Concorde est lancé, aucune presse en Europe n'est capable de matricer les pièces du train d'atterrissage. Ainsi naît le projet de commander une presse géante aux Russes qui serait financé par le Creuset Loire; Aubert et Duval ne peuvent se trouver écarté de ce projet, sous peine de devoir renoncer à fournir ses aciers à l'aérospatiale. Il accepte donc d'entrer pour 13% dans le capital d'Interforge, ce qui lui confère un choix d'usage de même pourcentage. Le même raisonnement conduit Aubert et Duval en 1987, à se ménager un droit d'usage sur le grand laminoir à frettes de Dembiermont seul capable en Europe de produire des couronnes de structure de la fusée Ariane 4 . Une autre préoccupation commerciale , celle là pousse les Duval à financer une entreprise  étrangère , pour pénétrer plus largement le marché des motoristes américains, ils prennent le contrôle également en 1987 de la société américaine Special Metals fabricant réputé de superalliages pour les turbines d'avion. Georges Duval lance un programme de formation sans précédent pour améliorer le potentiel des hommes au travail et valoriser leurs efforts, il lance un vaste plan de formation tous azimuts. La doctrine de la " Qualité Totale" implique des enseignements nouveaux. On ne mesure plus la qualité sur le produit fini mais sur tous les actes élémentaires administratifs et productifs qui se succèdent en amont au produit fini. Désormais , tout collaborateur, quel que soit son grade ou sa fonction est devenu un acteur de qualité entièrement responsable de son travail. L'objectif est d'offrir à toutes les catégories de personnel une mise à jour de leurs connaissances , afin d'améliorer leurs capacités individuelles , mais aussi inciter à remettre en cause leurs habitudes de travail. Les cadres apprendrons avec profit les méthodes modernes de communications et d'échanges avec leur personnel. En collaborant avec l'Education Nationale , Georges Duval prends la tête de la croisade pour la formation qualifiante. Le 10 juin 1992, il préside aux Ancizes une émouvante cérémonie au cours de laquelle sont honorés les quatre premiers stagiaires qui reçoivent le diplôme du CAP des mains des autorités de Riom . A cette date 32 salariés sont engagés dans le processus de la formation qualifiante. Pour marquer tout l'intérêt qu'il porte à l'amélioration des connaissances, Georges fait construire aux Ancizes en 1992 un nouveau centre de formation offrant de vastes salles et un amphithéâtre. En 2001 on assiste à une chutes des commandes de 30% l'aéronautique sombre dans la dépression et les marchés des turbines tombent en chute libre; Aubert et Duval  est conduit à réduire ses effectifs essentiellement par la voie des pré-retraite et le jeu de la mobilité interne. A l'annonce de ces mesures, les sites d'Issoire et des Ancizes sont investis en avril 2003 pour une grève qui affaiblit la position commerciale de l'entreprise. A partir de 2005, la reprise des affaires particulièrement dans l'aéronautique, regarnit les carnets de commande, met fin à l'agitation sociale et annonce une nouvelle période de prospérité. Alors que beaucoup s'interroge sur l'avenir de l'industrie française  et redoutent des délocalisations tueuse d'emploi, une nouvelle usine est inaugurée à Pamiers, le samedi 20 octobre 2007 et pas une petite usine !Elle est implantée sur un terrain de 46 000 m2 et représente un investissement de 100 millions d'euros ; la nouvelle usine comprend un ensemble complet de production de pièces matricées en superalliages et allonges de titane, autour d'une presse de 40 000 tonnes et d'un laminoir à frettes entièrement automatisé. L'essentiel de la production porte sur les pièces de moteurs d'avions en superalliages dont le matriçage exige de très fortes puissances et une parfaite maîtrise des vitesses de déformation. Un tel investissement lourd est réalisé pour une longue période, au moins 50 ans. Il symbolise la volonté d'Aubert et Duval de relever les défis et de poursuivre sa croissance mondiale. Le président Georges Duval dans son discours d'inauguration affirme avec chaleur et foi en l'avenir et invite les personnels à se mobiliser pour le progrès " Rien ne nous sera donné, nous ne pouvons compter que sur nous-même" C'est à Monsieur Jean -Baptiste Sans que l'on doit la création en 1817 d'une première usine métallurgique à Pamiers; il s'agit d'un établissement modeste installé sur la promenade des Carmes occupant une trentaines de compagnons. L'idée fondatrice est d'utiliser les eaux abondantes du site comme force motrice et comme matière première, d'une part l'excellent minerai de fer de Rancié exploité depuis le13 ième siècle dans la vallée ariégeoise du Vicdessos . L'exploitation de l'usine Sainte-Marie débute le 23 décembre 1820 et avec elle l'histoire de l'usine de Pamiers , le premier atelier est équipé d'un four à cémentation pour l'élaboration de l'acier d'outillage et six fours de chauffe et six martinets de forge. Pour favoriser la croissance de son usine , Monsieur Sans s'associe sans tarder avec Monsieur Augustin Abat , homme d'expérience propriétaire d'une forge et avec Monsieur Morlière notaire à Pamiers .Les produits fabriqués sont des outils de coupe, des limes et du matériel agricole. La réputation de la forge de Pamiers conduit l'arsenal de Lorient à lui confier des commandes d'armement. En 1825, l'usine emploie une soixantaine d'ouvriers, c'est alors que Monsieur  Sans décide de se retirer des affaires, vendant ses parts à ses deux associés. Dès 1830, la nouvelle société ABAT , mais elle doit affronter les difficultés économiques. Un certain Monsieur Palotte rachète l'usine en 1862, puis elle prend le nom de "Société Métallurgique de l' Ariège" en 1867 s'étendant sur 6000m2 ; elle est équipé de 12 fours à puddler, 7 fours réverbères , 4 trains de laminoir et 4 pilons de forge. On abandonne le moulin et ce sont les machines à vapeur qui fournissent l'énergie aux machines, cet équipement est complété en 1881 par l'installation d'une fonderie d'acier, la fabrication est très diverses, rivets, boulons, essieux pour l'artillerie, pièces de chemin de fer et surtout ressorts de voitures et de wagons. En 1880, l'usine produit 22000 tonnes de produits finis ou semi -ouvrés et emploie 1 000 personnes. L'avènement de l'électricité au début du 20 ième siècle permet d'augmenter  sensiblement la puissance de l'usine. Cinq petites centrales sont installées au fil de l'eau, en amont de Pamiers, les trains des laminoirs sont électrifiés dès 1905. Une grande crise sociale épuise l'entreprise, les ouvriers mécontent profite du 1er Mai 1905 pour défiler dans les rues de Pamiers en réclamant des augmentations de salaires , l'usine reste ferme et refuse toute révisions de salaires jusqu'à licencier des grévistes. L'agitation reprend en  Juillet 1906 ce sont les puddleurs qui réclament la journée de 10 heures et le repos du dimanche. Le 17 octobre la direction se résout à proposer une augmentation de 5% des salaires, la journée de 10 heures et le repos du dimanche. En 50 ans, l'usine de Pamiers est passée de main en main subissant les contraintes restructurations successives ayant marqué l'histoire de la profession dans les périodes difficiles. Son mérite est d'autant plus grand d'avoir réussi à se maintenir à flot dans les périodes difficiles et d'avoir su renouer aujourd'hui  avec la prospérité. Jusqu'en 1989 Pamiers connaît le plein emploi grâce à l'aéronautique et à l'énergie malgré la crise conjoncturelle des années 1987 et 1988...En 1999 la société SIMA intègre le groupe ERAMET formant la branche ERAMET ALLIAGES. Deux ans plus tard, les sociétés Aubert et Duval et HTR fusionnent pour devenir "Aubert et Duval  Holding" puis sera simplement appelé Aubert et Duval AIRFORCE . Pamiers , Issoire  et Interforge donne des ailes à l'Air bus. L'éclisse est la première pièce de l'avion réalisée avant toutes les autres, bien souvent avant même que le programme ne soit officiellement lancé ( sans elle pas d'ailes ! ) La concession de l'éclisse elle même  et de l'assemblage est spécifique de la technologie AIRBUS très différente de celle de Boeing ; elle conduit pour les gros porteurs à un profil géométriques très spectaculaire à la fois long et très mince , avec des sections en croix ou en té et des largeurs elles aussi respectables jusqu'à plus d'un mètre. Mais c'est la longueur de la pièce qui bat les records : il s'agit de raccorder l'aile de fuselage et dans le cas de l' A 380 les huit mètres ont été largement dépassés établissant un record du monde . Ce fut donc un défi aux multiples facettes que les équipes de Pamiers, Issoire et Interforge eurent à résoudre dans des temps  très limités. Aubert et Duval exerce aujourd'hui ses activités sur 7 sites industriel en France et en Chine, Gennevilliers, les Ancizes ,Issoire, Interforge Imphy Firminy Pamiers, Airforge, Heyrieux. Le premier défi auquel se trouve confronté Georges Duval et son équipe est de poursuivre l'humanisation d'un ensemble industriel, d'une puissance jamais atteinte en France dans le domaine des aciers spéciaux et des alliages. Le problème s'avère complexe du fait des usages et des traditions enracinés dans les différents sites. L'objectif est de bien renforcer la vocation de chaque usine du Groupe en privilégiant son coeur de métier, en valorisant ses compétences, le talent et l'initiative des hommes et des femmes de l'entreprise. Nul ne doute de la capacité de l'équipe de Direction avec Georges, Edouard et Cyrille de poursuivre l'œuvre entreprise en bâtissant un groupe bien charpenté, harmonieux capable de tenir tête à l'innovation, de la qualité du service et des prix. un nouveau centenaire s'ouvre à Aubert et Duval sous les meilleurs auspices. La belle aventure industrielle continue . L'histoire est morte, penseront certain, à quoi bon la sortir de son sommeil, seul l'avenir est passionnant! En fait, passé et avenir sont liés l'un à l'autre comme le sont la racine et la fleur d'une plante; celui qui coupe la racine ne verra pas la fleur s'épanouir. cultiver ses racines ce n'est pas tourner le dos à l'avenir, c'est mettre l'extraordinaire expérience acquise au service du progrès : on ne crée rien à partir de rien. Cultiver ses racines , c'est prendre conscience du chemin déjà accompli, en tirer de la fierté et nourrir  l'audace de faire encore mieux demain qu'aujourd'hui .Une belle ambition partagée par tous les collaborateurs D'Aubert et Duval, convaincus d'avoir à vivre une passionnante aventure d'hommes et de métaux vécue depuis le néolithique par leurs aïeux .

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire